Rôles et responsabilités du pôle économique et financier dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali : Le Réseau Plaidoyer et Lobbying favorise la formation d’une trentaine d’hommes de médias

Le Mémorial Modibo Keita a abrité un atelier de formation le mercredi 26 juin 2019. Pour encore une fois, l’occasion a été mise à profit pour former des hommes de médias sur les rôles et responsabilités du pôle économique et financier dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali. Ce cadre d’échanges organisé par le Réseau Plaidoyer et Lobbying (RPL) s’inscrivait dans le projet « Amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption », financé par le partenaire suédois ‘’Diakonio’’. La séance de formation était animée par le désormais Procureur sortant dudit pôle, Mamadou Bandjougou Diawara.

 

Hier mercredi 26 juin, ils étaient une trentaine  de journalistes à bénéficier de cet atelier de formation sur les rôles et responsabilités du Pôle économique et financier dans la lutte contre  la corruption et la délinquance financière au Mali. Avant de confier la parole au Procureur Diawara, le Réseau Plaidoyer et Lobbying (RPL) s’est d’abord exprimé sur la tenue dudit atelier. Ainsi, nous explique le document du RPL, le Mali est confronté de 1960 à nos jours, à plusieurs défis de gouvernance dont la corruption et la mauvaise gouvernance qui affectent sa survie et son développement. Des pratiques qui engendrent selon le Réseau Plaidoyer et Lobbying, un « manque à gagner pour l’Etat ».Ce qui explique  selon ce document, les rapports de 2015,2016 et 2017 du Bureau du Vérificateur Général qui font état de déperditions financières se chiffrant à 70,10 milliards de FCFA,52,47 milliards, et 23,28 milliards de nos francs. À comprendre ce document, la corruption est devenue un « véritable phénomène » de la société, et a pris des «  proportions alarmantes qui se manifestent dans tous les domaines du développement ».Cette corruption aspire selon le réseau Plaidoyer et Lobbying, « des sources économiques importantes, des possibilités d’investissement »,et « diminue les chances d’atteindre les objectifs de développement, voire affecte l’offre qualitative des réseaux sociaux de base ».Pour donc faire face à ce combat de lutte contre la corruption, voire la délinquance financière, des services comme le Bureau du Vérificateur Général,(BVG),le Pôle économique et financier, la CASCA et plusieurs autres entités ont été créées en plus des textes comme la loi sur l’enrichissement illicite pris sous Moussa Traoré, l’opération taxi de Modibo Keita, voire la convention des Nations Unies de lutte contre la corruption… Malgré l’existence de ces textes, en plus des services en charge d’éradiquer le phénomène de la corruption, des problèmes existent et des difficultés de compréhension de ces différents services anticorruption existent de plus en plus. Ce qui explique la tenue de cet atelier d’hier pour sensibiliser les hommes de médias.

Prenant la parole, le procureur Mamadou Bandjougou Diawara a d’abord fait un bref rappel de sa carrière. Par la suite, il a expliqué que ce problème de corruption existe depuis le temps de Modibo Keita qui avait selon ses propos, pris certaines mesures notamment contre les fonctionnaires de l’Etat pour pouvoir enfreindre le phénomène. Après cela, dit-il, le temps de Moussa Traoré qui avait créé des textes portant sur l’interdiction de l’enrichissement illicite est arrivé. « Tous ces deux présidents ont lutté en leurs manières contre la corruption », expliquait le procureur qui songe aussi que l’arrivée de la démocratie a encore rendu le combat anticorruption plus difficile. Dans ses propos, le sortant procureur précisait que le rôle du Pôle économique s’arrête à « des enquêtes » et «  non de faire le jugement. « Notre mission s’arrête aux deux enquêtes : enquête préliminaire suivie de la seconde », « Le Pôle économique et financier est une structure d’enquêtes spécialisée en matière économique et financière située aux tribunaux de grande instance de Bamako à Kayes », évoquait-il. Puis d’ajouter, « notre vision est d’en faire du Pôle économique un outil intégré à l’avant-garde de la lutte contre la corruption, voire les infractions assimilées, et de contribuer à la construction d’un droit jurisprudentiel anticorruption ». À l’en croire, l’éradication de la corruption n’est pas possible sans l’implication de tous. À ce titre, annonçait-il, « le Pôle économique et financier à lui seul ne peut pas endiguer la corruption et la délinquance financière, il nous faut un accord de coopération avec tous. Nous devons quitter l’ancien système pour cet accord de coopération qui demandera la participation de tous dans la lutte ». « Sans être professionnel, on ne peut jamais lutter contre la corruption », a-t-il conclu.

Mamadou Diarra

Le Pays

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