Requêtes de Bouyé et de Mahmoud Dicko contre Soumeylou : IBK doit trancher !

Le 10 février 2019, lors de leur meeting au stade du 26 Mars, le Chérif de Nioro et le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, ont exigé au président de la République de déposer son Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. « Bouyé m’a chargé de venir dire au président IBK qu’il n’était pas avec lui pendant les campagnes de l’élection présidentielle de 2018, qu’il n’est pas avec lui aujourd’hui et qu’il ne sera pas non plus avec lui demain. Mais, s’il veut que la situation reste ainsi, qu’il dépose le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga », a déclaré l’émissaire du Chérif de NioroCes propos ont été appuyés par le président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko qui a ajouté : « S’il (IBK) ne comprend pas le message du chérif, nous allons le lui faire comprendre autrement.»

Après ces messages livrés sur des tons expressifs et de menace, plusieurs observateurs sont dans l’attente de la réaction du président Ibrahim Boubacar Kéïta. Mieux, certains pensent qu’il est même appelé à choisir entre son Premier ministre, considéré comme son sauveur et cette partie de leaders religieux, dirigée par Mahmoud Dicko avec l’appui de Bouyé et qui furent de vrais alliés en 2013. Une chose est sûre, cette demande est de trop pour le Mali qui se trouve actuellement très fragilisé par les multiples crises  sécuritaires au Nord, au Centre et même à Bamako.

Choisir entre Soumeylou Boubèye Maïga et ces leaders religieux, est une option qui nous permet de nous éloigner de l’essentiel. Le meilleur choix doit toujours rester et demeurer celui du Mali. Il s’agit de mettre le pays au dessus de toutes considérations superflues et de toutes superstitions prétentieuses. IBK doit se rendre compte que la moindre erreur peut être fatale pour le pays Et cela, au bout de six mois seulement. La question, ce n’est ni Soumeylou Boubèye Maïga, encore moins Bouyé ou  Mahmoud Dicko, mais plutôt la sécurisation des populations et leurs biens sur toute l’étendue du territoire national, la poursuite du processus de la paix et de la réconciliation et enfin  l’exécution de l’agenda électoral à bonne date.

Le seul moyen, le seul sacrifice qui permettra d’atteindre cet objectif doit être la seule option à prioriser aujourd’hui. Sans aucune autre forme de magie, nul n’ignore que c’est seule la voie du dialogue sincère et franc qui nous permettra de résoudre ce problème et d’asseoir une paix durable dans notre pays. Donc, les menaces de ces leaders religieux sont de nature à freiner tous les processus enclenchés en faveur de la paix et de la réconciliation.

Ainsi, céder à la tentative de ces religieux, ne va pas résoudre grand-chose et les conséquences d’une telle décision risquent d’être catastrophiques pour le pays. Car, elle pourra créer une instabilité politique en plus de la crise sécuritaire qui a déjà atteint un seuil très inquiétant.

Ousmane BALLO

Source : Ziré-Hebdo

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