Reconstruction des mausolées de la Grande Mosquée de Tombouctou : un signe d’espoir !

La Grande Mosquée Djingareyber de Tombouctou a été construite entre 1325 et 1327. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 1989 et bénéficie depuis 1996 d’un financement du Fond du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le projet est intitulé « Sauvegarde des mosquées de Tombouctou ».

 

Malheureusement durant l’insurrection du Nord du Mali, cet édifice a failli disparaître à tout jamais. En effet, Les djihadistes ont saccagé de nombreux lieux sacrés à Tombouctou. Ainsi, deux des mausolées de la grande mosquée Djingareyber, (l’un des trois plus importants édifices religieux de la ville) ont été rasés en juillet 2012. Durant cette période, les terroristes ont détruit le patrimoine culturel de Tombouctou, car ne correspondant pas à leur vision de l’Islam.

C’était sans compter sur le savoir-faire traditionnel des maçons de Tombouctou qui ont œuvrés 3 ans durant. Grâce à leur maîtrise des matériaux et leurs savoir-faire ancestraux, les édifices ont été magnifiquement restaurés. Celui qui ne connaît pas l’histoire de ces mausolées pourrait croire qu’il s’agit des originaux !

D’ailleurs, rendons nous compte de l’importance culturelle de ce lieu. Dans ces mausolées, de nombreux Tombouctiens rendent hommage à leurs saints. D’ailleurs, cela a valu le surnom de « Cité des 333 saints » à la ville. Les habitants ont de nombreuses raisons de les solliciter : implorer la pluie, rendre un mariage heureux ou encore lutter contre les périodes de disette par exemple.

La reconstruction à l’identique des mausolées de la grande mosquée est donc un message fort de « paix ». Ils sont l’histoire et les racines de la ville mais également du Mali. Ces mausolées témoignent du passé prestigieux de Tombouctou. Ils nous rappellent que la grande mosquée est un lieu de pèlerinage important pour les Maliens mais également les musulmans des pays limitrophes.

Ceux qui ont détruit les mausolées ont oublié que détruire les monuments, c’est comme couper les racines d’un baobab abritant la tombe d’un griot vénéré. En faisant cela, impossible pour notre culture de survivre car la transmission aux jeunes générations n’est plus possible. Sans la lanterne du passé, difficile de marcher dans la nuit qu’est l’avenir.

Neuf années après le saccage, la reconstruction des mausolées est un signe d’espoir, le signe qu’il faut garder courage. En passant près de ces mausolées, rappelons-nous qu’Ii n’y a qu’un seul avenir, celui que nous choisissons de reconstruire : le retour de la paix !

Mamadou Bare

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