Ramadan : LA SOLIDARITÉ N’EST PAS UN VAIN MOT

La dévotion du fidèle musulman à l’Omniscient est constatée à travers le jeûne et les prières. Son esprit et son cœur purifiés par l’abstinence s’ouvrent largement à la communion avec les autres. Le renforcement de l’amour du prochain fait du mois de Ramadan une période particulière de générosité et de partage. Le repas spécial est offert pendant le mois béni aux beaux-parents, aux amis du couple, aux plus nécessiteux. Ce geste consolide les rapports sociaux.

Tous les jours, à travers le Mali, des repas de rupture sont offerts à des milliers de personnes pauvres ou riches. Ces «Sounakari» sont des repas collectifs très souvent offerts dans les enceintes des mosquées ou sur les espaces publics où les fidèles se regroupent pour la rupture du jeun. Ces repas constituent l’occasion de partager des moments uniques de convivialité avec l’autre.
Les épouses préparent au cours du mois béni des délices pour les beaux parents. Mme Diawara Alima Diawara respecte chaque année cette solidarité culinaire à l’égard des personnes âgées. «Depuis huit ans, je prépare le repas spécial de rupture pour mes beaux-parents et certaines de mes belles-sœurs. Ce cadeau est offert à toute la famille élargie avant le vingtième jour du mois de Ramadan. Le menu varié se compose de poulets, frites, de tranches de banane plantain et de petits pois. Je peux acheter une quarantaine de poulets, un sac de 50 kg de pommes de terre, de la banane plantain et quelques boites de petits pois», explique Alima Diawara. Depuis 1980, Mme Sidibé Fatoumata Cissé prépare de repas chauds de rupture de jeun pour les personnes qui en ont besoin. Mais cette année, elle a passé la main à sa belle-fille. La nouvelle mariée, Mme Konaté Awa Samaké, affronte pour la première fois l’épreuve de la préparation des repas de rupture de jeûne. Elle fait tout son possible pour satisfaire ses beaux-parents.
Plusieurs associations préparent aussi de repas chauds qu’elles offrent aux démunis durant le mois de Ramadan. Ces repas sont, le plus souvent, destinés aux mosquées, aux hôpitaux, aux centres de détention. MoneyGram et ses banques partenaires offrent, chaque année, des kits alimentaires à des mosquées à travers le pays. Il y avait ainsi, dans le temps, les Cantines du cœur de l’Alliance pour la paix et la solidarité (APS) et la Marmite de la solidarité soutenue par des personnalités politiques.
L’imam A.T de la mosquée de Niamakoro se rappelle fort bien de cette période mais déclare que le «Sounakari» spécial n’est pas une obligation. «Il n’est pas écrit dans le Coran qu’une femme doit offrir le repas de rupture du jeûne à ses beaux-parents. Mais de nos jours, cette gentillesse est devenue une coutume partout au Mali. Par contre, le Livre Saint recommande d’avoir le sens du partage si vous en avez les moyens. Ce geste, anodin en apparence, renforce nos liens familiaux», a-t-il dit.

Fatoumata T.
DIAWARA

 

Source: Essor

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