Qui de la BAC, de la BSI ou des FORSAT ?

La polémique n’a cessé d’enfler ces derniers temps sur l’origine des tirs ayant occasionné entre 11 et 23 morts lors des chaudes journées de manifestations et d’affrontements entre les forces de l’ordre et les contestataires du régime, le M5-RFP en l’occurrence. Elle a pris une autre dimension avec la diffusion d’une lettre confidentielle par laquelle le Premier ministre demande des comptes au ministre de la sécurité sur l’intervention de forces spéciales contre les manifestants. Il n’en fallait pas plus pour que s’ensuive un déferlement de révélations. D’abord sur la sollicitation de fonds lancé par le chef du gouvernement pour le compte du maintien de l’ordre, ensuite sur l’unité d’appartenance réelle des hommes intervenus pour contenir les débordements de la manifestation du 10 juillet dernier.  Contrairement à une opinion très répandue, les FORSAT n’auraient jamais été sollicitées pour maîtriser la déferlante. C’était plutôt à la BSI ou encore à la BAC qu’est revenue la sale besogne qui s’est soldée par des tueries d’une telle proportion. L’équivoque reste entière, somme toute, au point d’inspirer au chef du Gouvernement une démarche pour tirer au clair son degré d’implication dans l’opération de maintien de l’ordre.

 

Où sont les sanctions d’IBK ?

La bévue policière des forces de l’ordre fait des vagues même au-delà de nos frontières car l’alerte a résonné jusque chez les organisations de défense des droits de l’homme. Face à une telle ampleur de la situation, les hautes autorités ont promis pour leur part de tirer au clair la question par la diligence d’une enquête indépendante en vue de situer les responsabilités et de mettre toute la lumière sur les tueries perpétrées lors des manifestations du 10 juillet et jours suivants. Tâche ardue pour un épisode survenu dans un contexte de vide institutionnel inédit et criant avec l’absence d’une équipe gouvernementale en dehors du Premier ministre reconduit aussitôt après la démission du gouvernement précédent. Le hic est que l’engagement et la volonté des hautes autorités ne se traduisent guère par une démarche rassurante pour ce faire. Aucune sanction administrative n’est par exemple intervenue – ni ne se dessine – à l’encontre d’aucun des acteurs dont la position hiérarchique est susceptible d’entraver d’éventuelles enquêtes.

La Rédaction

Le Témoin
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