POLITIQUE : Sinko ou le grand malaise

Qu’est ce qui fait qu’un jeune officier supérieur de l’armée, promis à une belle et riche carrière abandonne le métier des armes pour une aventure incertaine?

Le général Moussa Sinko Coulibaly n’est pas né de la dernière pluie. Il n’est ni naïf, ni demeuré. La question est de savoir, pourquoi un jeune officier supérieur de son rang et de son parcours, ayant tout pour faire carrière dans l’armée, subitement laisse tout tomber pour s’investir en politique.
La situation politique actuelle n’est pas rassurante. Nous sommes dans un Etat de ni guerre ni paix, qui fait pourtant plus de morts. Nous sommes sous un régime qui peine à s’affirmer, qui ne rassure pas et qui donne des prémisses d’essoufflement.
Le général Moussa Sinko Coulibaly n’a que 45 ans. Il est intelligent et stratège. Il a un âge où on prend des risques, certes, mais, en fin tacticien, il est évident qu’il a dû peser le pour et le contre, peser et soupeser les tenants et les aboutissants.
Il est un fait courant depuis l’avènement du régime RPM : jamais, on n’a vu autant de démissions, autant d’abandons, alors que, la tendance habituelle est un rush vers le pouvoir en place. Le RPM a réussi à liguer tous les corps contre lui, à amener les Maliens à préférer leur liberté à des positions inconfortables.
Le Général Moussa Sinko Coulibaly vient compliquer davantage la réélection du président IBK, car, à la dernière présidentielle, IBK a fait le plein des suffrages dans les garnisons. Que le Général soit ou non le candidat de la junte, il jouit d’un respect important des troupes.
Il a pris un ticket avec Malick Coulibaly, magistrat, entré dans l’histoire également pour avoir démissionné de la magistrature, opposé justement à des pratiques qui ne lui convenaient pas. Les deux iront loin.
Sinko fut membre du CNRDE (ex-junte militaire qui a renversé Amadou Toumani Touré en mars 2012).
Alexis Kalambry

Les echos

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