Participation inclusive dans la prise de décisions : les chefs de villages, de quartiers et de fractions s’organisent

Soucieuse de l’implication entière des chefs de villages, de quartiers et de fractions dans la prise de décisions concernant la vie de la nation, la Coalition nationale pour la Mobilisation et le Soutien aux chefs de village a animé, le 27 novembre 2021 à la Maison des Aînés, un point de presse afin d’informer l’opinion nationale sur le rôle des chefs de village dans le processus de la paix et de la cohésion sociale. Le point de presse avait pour but aussi d’annoncer une possible création d’un Conseil national des chefs de Village, de Quartiers et de Fraction, afin de fédérer leurs actions en faveur de la paix et de la cohésion sociale. Plusieurs chefs de village et de quartier ont pris part à ce point de Presse.

 

Désormais, les chefs de village, de quartier et de fraction pourront avoir leurs mots à dire dans la prise de décisions concernant la vie de la nation. Il s’agit de jouer pleinement leur rôle d’autorités locales et traditionnelles. Selon la coalition nationale de mobilisation et de soutien aux chefs de village, les événements politiques récents qui se sont déroulés au Mali ont révélé la profondeur de la crise de défiance qui touche la sphère politique et administrative, confirmant ainsi l’impérieuse nécessité de recréer des liens entre les populations et les institutions de la République.

La coalition rappelle également que les villages, les fractions et les quartiers constituent les unités spatiales de base pour l’application de toutes les politiques, stratégies, plans, programmes et projets de développement, ainsi que des textes législatifs et réglementaires conçus dans le pays. Ainsi, les chefs de village deviennent les maillons importants dans la chaîne de création ou de renforcement de ces liens. La coalition invite tout de même les chefs de village à participer aux Assises nationales de refondation afin d’appuyer les autorités dans leurs efforts, mais surtout pour faire passer leurs doléances.

Selon Bourama Djiré, chef de village de Badialan III, les chefs de villages jouent un rôle déterminant dans le processus de développement économique et social durable du pays et ce rôle ne leur doit pas être extrait en aucun cas, d’où cette mobilisation pour rassembler ces autorités coutumières. « Nous avons quatre objectifs à travers la création d’un Conseil national des chefs de villages. D’abord, nous voulons rassembler tout le monde, tous les chefs de village du Mali, parce que nous sommes l’une des rares corporations qui n’ont pas une coalition nationale. Dans la plupart des cas, on prend les familles fondatrices de Bamako pour faire représenter tous les chefs de village du Mali, c’est loin d’être inclusif », a-t-il souligné.

Alassane Kanouté, de l’Initiative Mali Village, estiment que si les pouvoir publics veulent gouverner, administrer le peuple en s’appuyant sur ses référents culturels et en restant le plus proche possible de ses structures mentales, et s’ils veulent réduire la désarticulation entre l’Etat et la société qu’il est censé représenter, ils devraient créer un cadre de dialogue permanent, de consultation et de concertation avec les chefs de village. Selon lui, ces derniers peuvent garantir une véritable démocratie participative et une gouvernance équitable proche de la structure mentale des populations.

En attendant de voir ce que cela donne, la Coalition nationale pour la Mobilisation et le Soutien aux chefs de village reste motivée, dans son objectif, à rassembler tous les chefs de village du Mali.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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