Paralysie éducative au Mali : L’AEEM s’en fout mal

Durant quelques semaines, le comité AEEM a fait perturber inutilement les écoles privées dans leur travail en les faisant sortir pour que toutes les écoles observent la grève de la synergie syndicale ; une grève qui poursuit son petit bonhomme de chemin. Mais sans l’intervention de l’AEEM. Ce comité était-il en train, à travers ces sorties, de verser des larmes de crocodile ? ou aurait-il eu ce qu’il cherchait ?

 

C’est durant seulement le mois de février jusqu’à mi-mars que la coordination nationale de l’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a ordonné des sorties nationales pour manifester leur mécontentement face à la grève quasi illimitée des enseignants des écoles publiques. Les citoyens ont été nombreux à la féliciter pour ce geste qui avait pour vocation de juguler une forme d’injustice dans le milieu scolaire malien à travers le maintien des écoles privées dans les classes alors que les publiques sont en arrêt de travail.  Mais, tous se sont faits enroulés dans la farine en laissant croire que ce crocodile est au dehors pour épargner ses proies, voire les sauver, mais au contraire c’est pour son propre business.

Les sorties se sont brusquement arrêtées. Jusque-là, chacun se demande les raisons d’une telle décision, et cela, depuis avant les congés de pâque.  Beaucoup ont avancé des postulats s’apparents à des rumeurs sur ce comportement crocodilesque faisant comprendre que la coordination de cette association de crocodile aurait rencontré des promoteurs d’écoles privées même si l’information a été démentie.  Ce qui est clair, même s’il s’agit d’une simple rumeur, il fallait comprendre que depuis cette annonce jusqu’à nos jours, aucune sortie n’a été effectuée.  Pire, c’est que le secrétaire général de la coordination n’a pratiquement aucune explication convaincante à ce sujet.  À chaque fois que nous l’avons joint, il nous a laissé entendre : « Nous devons tenir des rencontres à l’issue desquelles nous déciderons des actions à entreprendre. » Le comité AEEM serait-il devenu une araignée entre les mains des orties de politiciens ?  Cela ne fait nullement de doute, car comment comprendre que ceux dont on est censé défendre les intérêts, on ne soit même pas au courant de l’évolution des problèmes les concernant. En effet, l’indifférence de l’AEEM vis-à-vis de l’école malienne ne fait aucun doute en tout cas depuis que Moussa Niangaly, principal responsable de cette association, a laissé entendre à notre micro par rapport au communiqué du gouvernement le lundi dernier demandant aux enseignants la reprise des cours : « Nous attendons observer la position des syndicats puisque le gouvernement a débloqué leur salaire. » Cela sous-entend que pour l’AEEM,   la reprise reste subordonnée au déblocage des salaires.  Or, cet entretien s’est effectué alors que les syndicats avaient également répliqué en montrant leur position.

Le crocodile ne sort de l’eau que pour s’épanouir en prenant un bon air avant de descendre dans sa cachette qui constitue également son artillerie. Cette association, si elle existe pour l’intérêt des élevés, doit continuer son combat jusqu’au résultat souhaité.

Fousseni TOGOLA

Le Pays

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