Non-assistance à population en danger: le Mouvement Dana ATEM épingle l’État

Les responsables du Mouvement ATEM ont animé, le samedi 14 mars, à la Maison de la presse, une conférence de presse axée sur la situation sécuritaire et humanitaire au pays dogon. Les conférenciers étaient le président de la coordination du Mouvement, Sidi ONGOIBA, et Abdoulaye TEME. Après avoir passé au peigne fin la situation sécuritaire et humanitaire, les responsables du Mouvement ATEM ont accusé les autorités maliennes de non-assistance à population en danger au pays dogon et ont interpellé l’État à s’assumer.

D’entrée de jeu, le président Sidi ONGOIBA a présenté un tableau sombre de la situation sécuritaire et humaine dans le centre du Mali, particulièrement au pays dogon. Selon lui, cette situation a atteint une proportion alarmante avec pour conséquence une situation humanitaire désastreuse.

Selon les explications du président du Mouvement ATEM, cette situation s’explique par le retrait des forces de sécurité dans les localités de Bankass et Koro et la levée des check points. Une décision des autorités maliennes qui a affaibli le système d’autodéfense des populations locales.

« Les attaques se sont multipliées causant la destruction de plusieurs villages avec près d’une centaine de pertes en vies humaines, le pillage de plusieurs milliers de têtes de bétail, la destruction par incendies des vivres », a déploré Sidi ONGOIBA.

Il a expliqué que suite à la multiplication des attaques, plusieurs villages ont été complètement détruits, avec son corollaire de mouvements des populations et la situation humanitaire très détériorée.

Face à cette situation, le président du Mouvement ATEM a fustigé l’inaction du gouvernement, de la Minusma, des organisations de défense des droits de l’homme et des forces étrangères présentent au Mali. Aussi, le Mouvement attire-t-il l’attention du gouvernement sur le traitement réservé à cette partie du pays et rappelle aux autorités leurs responsabilités régaliennes.

Sidi ONGOIBA a insisté sur la coordination des actions pour faire ramener la paix dans le pays dogon. Selon lui, après la levée des check points, les attaques terroristes se sont multipliées dans le pays dogon avec plus 15 mille personnes déplacées. De ce fait, dira-t-il, il urge de prendre les dispositions pour la sécurisation des lieux et le retour des populations pour éviter une autre catastrophe humanitaire avec l’arrivée de l’hivernage.

« La situation sécuritaire et sociale est intenable. Nous allons tenir jusqu’à quand face aux terroristes », s’interroge M. ONGOIBA.

Pour sa part, Abdoulaye TEME après 2 mois de séjour sur le terrain, a informé que chaque jour un village est attaqué au centre du pays et au moins 3 personnes sont tuées, et des animaux enlevés par centaines. Une situation qui, dit-il, a provoqué une crise alimentaire sans précédente dans le Pays dogon.

Aux dires de M. TEME, l’agenda économique des terroristes consiste à tuer les populations, occuper leur territoire et s’emparer de leurs biens. Il a déploré que la Minusma n’intervienne même pas pour empêcher le vol du bétail. Face à la situation, Abdoulaye TEME a lancé un appel à la communauté dogon où qu’elle se trouve, à conjuguer les efforts pour juguler cette crise.

« La plus grande partie des populations jusqu’ici ayant subi les violences, mais restées éprise de paix et justice, risque de basculer dans la violence si le sentiment d’abandon persiste. Le Mouvement exige du gouvernement, de la Minusma et les forces internationales la protection de toutes les populations et particulièrement celles vivant au pays dogon. Le Mouvement ATEM exprime son soutien et sa solidarité à l’endroit des populations victimes de ces violences gratuites. Il apporte son soutien aux forces armées républicaines du Mali et exige le redéploiement des Fama sur toutes les positions abandonnées », peut-on lire dans la déclaration du Mouvement.

PAR MODIBO KONE

INFO-MATIN

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