Ministère de la Réforme de l’administration et de la Transparence de la vie publique La nomination tardive du DFM à l’origine du dysfonctionnement de certains services

Le Ministère de la Réforme de l’administration et de la Transparence de la vie publique, créé, le 9 septembre 2018, lors de la formation du premier gouvernement du deuxième mandat du Président IBK, est aujourd’hui décrié dans son fonctionnement par certaines structures relevant de sa tutelle. Face aux critiques, le cabinet de la ministre évoque une opérationnalisation tardive de la Direction des Finances et du Matériel (DFM), l’absence de budget de fonctionnement et la grève de la coordination du syndicat des DAF, DFM, DRH et CPS.

 

Le Commissariat au Développement Institutionnel (CDI), le Contrôle Général des Services Publics (CGSP), l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), rattachés au ministère de la Réforme de l’administration et de la Transparence de la vie publique, dirigé Mme Safia Boly, peinent, sept mois plus tard, à faire du chemin pour accélérer le processus de la lutte contre l’enrichissement illicite.

Certaines sources, au sein de ces structures, pointent du doigt   » l’inertie et le manque d’engagement de la patronne du département de tutelle « . Nos sources indiquent ainsi que le Contrôle Général des Services Publics (CGSP) n’a obtenu aucune ressource financière pour l’exécution de ses missions de contrôle.

Dans les services susmentionnés, des voix se sont élevées pour dénoncer la démotivation des agents, qui serait liée à un manque de volonté notoire du premier responsable du Département chargé de la transparence de la vie publique qui serait rétif à toute sollicitation.

Le CGSP, aujourd’hui handicapé par le manque de ressources financières, est un service-clé dans le dispositif de lutte contre la corruption et la délinquance financière, créé en 2000 en remplacement du Contrôle Général d’Etat et rattaché à la primature.

Selon, toujours les mêmes sources, le rattachement de l’OCLEI et du CGSP à un Département est une erreur de casting du gouvernement,  » des services aussi importants et stratégiques dans la lutte contre la corruption, qui gangrène le pays, ne doivent pas être normalement placés sous la tutelle d’un simple ministère. En les plaçant sous la coupe de ce Département dirigé par la novice Safia Boly, le gouvernement a créé les conditions d’un problème de leadership couplé de risques d’influence sur les missions de ces structures de contrôle », indiquent nos sources.

Lesquelles ajoutent que pour permettre à ces structures de jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre la corruption, elles doivent être adossées à une tutelle forte et dotée de moyens adéquats. Ces services sont handicapés aujourd’hui dans leur fonctionnement lorsqu’ils sont sensés mener des missions de contrôle sur le terrain. Sans argent, ces services sont incapables d’aller dénicher les délinquants financiers,  » si nous ne faisons pas de missions, comment pourrions-nous lutter contre la corruption ! Madame la ministre n’aura certainement aucun résultat si elle continue à bloquer tout à son niveau au grand dam de la lutte contre la corruption « , a déclaré un agent qui a requis l’anonymat.

Pour sa part, la Cheffe de cabinet du Ministère de la Réforme de l’administration et de la Transparence de la vie publique, Mme Traoré Fatou Binta Diop a indiqué que ce dysfonctionnement est dû à la nomination tardive du DFM du département. Un rôle qui est dévolu  au Ministre de l’Economie et des Finances. C’est seulement le 4 mars dernier  que le décret de nomination du DFM du Département de la Réforme de l’administration a été signé par le Président de la République. Auparavant, dira-t-elle, le Département était obligé de se rabattre sur la Direction administrative et financière de la Primature pour lesbesoin d’argent,   » le blocage des activités n’est pas une volonté de la ministre. Certains de ses voyages ont été annulés en raison du manque d’argent, ce qui ne serait pas arrivé si le département avait pu bénéficier des services de son propre DFM. Il n’y a pas une mauvaise intention quelconque de bloquer les activités du CGSP. La ministre elle-même était auditrice dans son travail précèdent. Elles connaît les rouages des finances « , a déclaré la cheffe de cabinet.

A l’appui de ses propos, elle exhiba  le décret de nomination du nouveau DFM qui, à peine nommé, et, malgré la grève dans le secteur des finances,  s’est mis au travail pour la mise en place de son équipe. Il s’agit de l’opérationnalisation des différentes régies, notamment celle du Contrôle Général des  Services Publics.

S D

Source: l’Indépendant

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