Micro trottoir : Des usagers donnent leur avis sur la grève des maires

Depuis lundi les mairies de Bamako sont paralysées par une grève déclenchée par les syndicats des associations inter collectivité du Grand Bamako. Ce mot d’ordre qui s’étend jusqu’au 10 novembre est mal  perçu par certains usages. Dans ce micro-trottoir ils cherchent à comprendre les motifs de  cette grève.  

Moustaphe Diarra (citoyen)

“Il s’agit apparemment d’une grève de solidarité (rire). Mais ce n’est pas cohérent. Il ne faut pas oublier que le maire qui est accusé a un statut qui diffère de celui des autres maires puisqu’il est en poste depuis 2007 et jusqu’à présent il n’y pas eu d’élection. Donc en un mot moi je ne vois pas le sens de cette grève si ce n’est la pénalisation de nos droits citoyens”.

Mao Diawara (président des stagiaires de l’APEJ, contingent 2019)

Cette grève va pénaliser les citoyens lambda. Un exemple, est-ce que si on n’emprisonne un médecin, tous les professionnels de ce secteur observent-t-ils pour autant des grèves pour manifester leur soutien ? Cette réponse des maires en dit long sur leurs situations. Je pense qu’il faut laisser la justice faire son travail. Selon moi, ils doivent aider la personne inculpée avec des avocats ou des preuves pour le blanchir mais pas en essayant de mettre la pression sur le gouvernement ou la justice en allant en grève pour pénaliser aussi les citoyens. Ce n’est pas une bonne chose. Il ne faut pas être solidaire avec quelqu’un sur du faux. Cette grève servira quoi à la justice ? Il n y a pas de preuve ni d’élément permettant d’innocenter le présumé coupable, pour l’instant. Cette action de grève n’a aucune valeur juridique”.

Modibo Coulibaly (chef du service juridique et du contentieux de la commune VI)

“Cette grève est une marque de solidarité. Le syndicat des maires ne dénonce en rien l’action de la justice. Seulement nous attirons l’attention des autorités judiciaires sur le principe de la présomption d’innocence et celui du droit à la défense. Nous demandons la mise en liberté provisoire du maire Adama Sangaré ainsi que ceux de la mairie de Baguinéda et de Mountougoula. Cela n’entamera en rien la manifestation de la vérité. Cette grève ne vise pas à contraindre encore moins menacer. C’est seulement reculer pour mieux sauter”.

Hawa Sangaré (ménagère)

“Je suis venue retirer un extrait d’acte de naissance. Et je l’ai récupéré sans problème. Selon moi, les autorités entre eux doivent trouver un terrain d’entente. Car la grève n’est profitable à personnes”. 

Ramata Sangaré (étudiante)

“Ce matin, je suis venue légaliser mon attestation de fin d’étude à la mairie, du coup on me dit que les maires sont en grève. La grève a beaucoup d’effet sur la population mais aussi sur nous jeunes diplômés sans emploi car on a constamment besoin des copies d’acte de naissance, de légaliser nos diplômes et aussi les cartes Nina. Il est temps de cesser ces grèves intempestives qui nous retardent en plus qui n’ont aucune importance”.

Mamoutou Drabo (entrepreneur)

“Je suis là depuis 7h du matin pour régler des dossiers concernant les conseillers communaux mais le problème est qu’on ne connait même pas les raisons de la grève.  Pour certains il est question d’Adama Sangaré, le maire du district de Bamako, pour d’autres c’est tous les maires qui sont concernés par la grève car on les enferme comme des poulets les uns après les autres alors qu’ils ont été élus”.

 

Mohamed Lamine Haïdara (étudiant)

“Je viens d’apprendre que les maires sont en grève. J’ignore les raisons pour l’instant mais cette grève a un impact sur nous les usagers. Nous sommes obligés de prendre notre mal en patience.  Une semaine de grève c’est vraiment trop”.

 

Recueillis pas

Djénébou Kané

Mamadou Oury Diallo

Ousmane M. Traoré

Arhanata Maïga

(stagiaires)

Mali Tribune

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