MARCHÉS DE BAMAKO : Des endroits impraticables pendant la saison pluvieuse

Cela fait quelques semaines déjà que la saison des pluies a commencé. Tableau peu réjouissant, l’on constate que se rendre dans les marchés de la capitale donne lieu à tous les désagréments et suscite des grimaces peinées chez les Bamakois, surtout les Bamakoises. La raison : carrefours des femmes battantes et lieux de rencontre des ménagères, les espaces marchands de la capitale deviennent pratiquement impraticables à cause de leur état insalubre et boueux dès que la pluie s’invite au rendez-vous.

 Que ça soit en période hivernale ou en saison sèche, la capitale malienne reste l’une des capitales les plus sales au monde. Cela est dû non seulement à l’incivisme, au manque d’entretien, mais aussi et surtout à l’insalubrité omniprésente. Ainsi, à chaque période hivernale, les habitants de Bamako se plaignent à longueur de jours de l’état morbide et des odeurs insupportables de nos marchés. Marchés de quartier, marchés communaux, grand marchés comme le Sougouni coura (marché de Médine) ou le Sougouba (Grand marché de Bamako), le tableau est quasi le même partout. Détritus, tas d’ordures, eaux de toilettes et de caniveaux répandues etc. ; les espaces marchands sont aussi de véritables cloaques. Surtout quand l’hivernage s’y mêle.

 

En effet, cela fait environ trois semaines que les premières gouttes de pluie sont tombées à Bamako. Annonçant ainsi le début de la période hivernale. Une période, disons-le, qui n’enchante pas toujours vendeuses de condiments, encore moins les ménagères. Dans la grande majorité des marchés de Bamako, dès qu’il pleut, l’on constate de la boue, des déchets plastiques, des eaux stagnantes, des mouches, des moustiques… le tout couronné par des odeurs pestilentielles qui constituent un véritable attentat contre l’odorat. Situation désolante qui fait réagir les femmes, elles qui forment l’écrasante majorité des usagers des marchés.

Aux marchés de Kabalabougou, les vendeuses et ménagères constatent avec regret la dégradation des marchés. « L’état de nos marchés s’empire au fil des années », affirme Madjè, vendeuse de légumes frais. Selon ses explications, les clients se font rares pendant la période hivernale. « Beaucoup de femmes préfèrent rester à la maison après la pluie car les routes et l’état du marché n’encouragent pas à sortir », explique-t-elle. Avant de poursuivre :« la saison des pluies est une saison favorable pour plusieurs personnes ; mais pour la majorité des femmes des marchés, c’est une toute autre réalité car l’état impraticable des marchés fait fuir nos clients ».

Rencontrée dans le même marché, Mme Touré Rokiatou Maïga soutient qu’une politique sérieuse de salubrité élaborée par chaque municipalité, est le seul moyen de remédier au phénomène « des marchés sales » à Bamako et dans nos capitales régionales. Pour elle, les vendeuses aussi bien que les ménagères doivent songer à un changement de comportement afin d’éviter la dégradation des marchés. Car, a-t-elle ajouté, en plus de l’absence de politique d’assainissement municipale digne de ce nom, cette situation est aussi et surtout le fait des commerçantes informelles qui occupent ces espaces.

Siguéta Salimata DEMBELE

Source: Journal Les Échos- Mali

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