Marché à bétail de Ségou : Timide affluence des clients

Ici aussi les commerçants se plaignent de la morosité des affaires. Ils espèrent toutefois que l’embellie sera au rendez-vous à l’approche de la fête

 

La communauté musulmane commémore chaque année, l’Aïd al Adha, communément appelée fête de Tabaski ou fête du mouton. Fixée pour le 31 juillet, elle rappelle la soumission d’Abraham à Dieu qui lui a ordonné de sacrifier son fils Ismaël. à une dizaine de jours de ce grand rendez-vous, la quatrième région administrative est plongée dans l’effervescence.

Quelques vendeurs de moutons, les mains appuyées sur leur bâton placé en travers des épaules arpentent les artères de la ville avec leurs troupeaux regroupés en rangs serrés dans l’espoir de trouver de potentiels clients. Au niveau des différents marchés aux bestiaux de la Cité des Balanzans que nous avons visités, un constat s’impose : le marché est assez bien approvisionné. Cependant, la morosité ambiante est au rendez-vous et les clients ne se bousculent pas au portillon des marchands de moutons.

Il est 16 heures, près de l’échangeur multiple de Ségou, le vendeur de bétail Modibo Ba, assis sur une chaise, égraine un long chapelet en attendant l’arrivée de clients qui manquent pour le moment à l’appel. Les propos de notre vendeur témoignent de la grisaille qui règne sur les lieux. «Le marché est très dur en ce moment», révèle Modibo Ba qui cède le plus petit ruminant au prix de 40.000 Fcfa et le plus gros à 150.000 Fcfa. Au marché à bétail situé au quartier Missira, une odeur de crottes d’animaux flotte dans l’air.

Dans l’enclos, quelques moutons bêlent frénétiquement dans tous les sens, tandis que d’autres grignotent docilement le feuillage mis à leur disposition. à en croire le marchand Ousmane Wagne, les affaires ne marchent pas comme il faut. «Il n’y a pas assez de clients comme on le souhaiterait.

C’est dû avant tout à la conjoncture», souligne-t-il. Ousmane Wagne ajoute que les clients ont une préférence pour les moutons bien gras disposant d’une robe blanche. «Une fois que nous leur disons le prix, ils se plaignent que c’est trop cher. S’ensuivent alors de longs marchandages pour infléchir les positions», confesse notre interlocuteur qui impute la flambée de prix à la crise sécuritaire qui sévit dans les régions du Nord. «Nous ne parvenons pas à nous ravitailler en moutons comme c’était le cas avant.

Ce qui constitue un coup dur pour nous», déplore le jeune vendeur. Visiblement très serein, il espère toutefois augmenter son chiffre d’affaires pendant les deux derniers jours avant la fête. Le constat est le même un peu partout au niveau des commerçants de moutons. Au loin, le vendeur Madou Tangara garde un œil attentif sur son bétail. Il affirme que les moutons, dont les prix sont compris entre 55.000 et 70.000 Fcfa se vendent rapidement, contrairement aux bêtes qui coûtent 100.000 Fcfa. Moussa Kouriba, un autre vendeur se plaint du prix de l’aliment-bétail qui prend de plus en plus l’ascenseur. Malgré le manque de clients, il reste optimiste.

Après avoir terminé la prière de Asr, Ahmadi Doucouré, un autre marchand de moutons installé en bordure de, route nous reçoit avec un visage au sourire chaleureux. Contrairement à nos précédents interlocuteurs, il estime qu’actuellement le marché du mouton est florissant. Ahmadi Doucouré parvient petit à petit à vendre ses bêtes, et chaque jour, le marchand reçoit en moyenne une dizaine de clients. Selon le maître des lieux qui propose une pléiade de races de moutons pour toutes les bourses, la race bali bali, réputée très élégante de par sa grande taille, son pelage blanc, et son poids variant entre 30 et 70 kg se vend plus vite que les autres espèces !

Mamadou SY
Amap-Ségou

Source : L’ESSOR

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