Manifestations à Sikasso contre les résultats des législatives 2020 : -11 engins incendiés restitués -Le Collectif des victimes réclame justice avant réparation

Après les manifestations de protestations contre les résultats définitifs des élections des députés, le 7 mai dernier à Sikasso, certains marcheurs proches des candidats de l’Alliance Adema PAJS- ADP-Maliba ont été gazés par les forces de l’ordre. Ces échauffourées entre populations et policiers ont  occasionné des pertes et des dégâts matériels, mais aussi des blessés graves, dont le décès du jeune Abdoulaye Coulibaly.

 

Devant cette situation, les organisateurs de la marche, à travers un Collectif, ont mis en place une commission indépendante, appelée « Collectif des blessés ». L’objectif de cette commission, à en croire les marcheurs, est d’exiger que « les coupables soient jugés et punis ».  A cet effet, avec la complicité de Sikasso Koukan, les membres du Collectif des blessés ont engagé un huissier de la place pour rétablir non seulement les faits, mais aussi pour enregistrer  tous les cas d’engins brûlés, incendiés ou endommagés.

Selon nos sources, avec les responsables de Sikasso Koukan en général, et en particulier Daouda Berthé, président du Club des amis de Mama Sylla (CAMS), l’ancien maire, c’est avec surprise qu’ils ont été informés le vendredi que  les engins incendiés seront remboursés, avec une impunité des fautifs. Et ceci, sans l’implication du Collectif des blessés et Sikasso Koukan. Et la restitution des engins a eu lieu le samedi dernier dans la cour de la Radio Voix des jeunes de Sikasso.

Selon, M. Berthé, les motos rétrocédées seraient venues de la Primature, avec la collaboration du Conseil régional des jeunes de la ville du Kénédougou. A ses dires, les grands services locaux que sont la Mairie et le Conseil Régional, dirigés respectivement par Kalfa Sanogo et Yaya Bamba,  ont confirmé également qu’ils n’ont été informés qu’à la dernière minute. Pour ces responsables du Collectif des blessés, le fait qu’ils n’ont pas été impliqués et informés de l’arrivée des 11 engins pour le remboursement, “cet acte est qualifié est un moyen de division “.

Selon eux, même la moitié des engins brûlés, disparus ou endommagés n’a été restituée. Avant de préciser qu’ils ignorent sur quels critères ils ont identifié les victimes, car, relèvent-ils, « des gens qui n’étaient même pas à la marche ont eu des motos ».  “C’est pourquoi toutes les 42 communes ne demandent que justice, nous voulions que justice soit faite et que les responsables de ces actes soient jugés et punis, avant tout dédommagement  des victimes” fustigent les responsables de Sikasso Kunkan. Ils ont indiqué que ce ne sont pas seulement des motos qui ont été brûlées, mais que des taxis et des voitures personnelles ont été également saccagés.

A les croire, nombreux sont des victimes par balles qui n’ont reçu aucune aide de la part des autorités, au même moment, les vrais perdants d’engins ont été écartés. “Seulement parmi les personnes bénéficiaires, deux de nos cas enregistrés ont été dédommagés ” précise le chargé de communication de la commission des victimes, Fousseny Bengaly. « Comment un acte aussi important peut se faire sans aviser les structures impliquées depuis le départ? Il y a-t-il une raison pour avoir dédommagé certains et laisser d’autres ? », fulmine-t-il. Avant d’ajouter : « Qu’est ce qu’il est prévu pour les blessés graves de la manifestation ? Si on a pu restituer des engins, comment faire pour réparer la vie du jeune Abdoulaye Coulibaly ” Tata? », se désole-t-il.

Lamine BAGAYOGO, envoyé spécial

Mali Horizon

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