Mali: entre l’Etat et les anciens salariés de l’Huicoma, le bras de fer continue

Avant de fermer ses portes, l’ancienne société d’Etat Huicoma, l’Huilerie cotonnière du Mali, a été totalement privatisée en 2005. Un plan de départ a alors été mis en place pour les salariés amenés à quitter l’entreprise. Le problème, c’est que les indemnités promises n’ont toujours pas été perçues. Aujourd’hui, le gouvernement annonce une enquête.

Plus d’un millier d’anciens de l’Huicoma réclament 8 milliards de francs CFA d’indemnités de licenciement, soit 12 millions d’euros. Depuis plus de douze ans. Des chiffres fournis par l’Association des travailleurs compressés du Mali, qui rassemble les anciens salariés des ex-sociétés d’Etat du pays.

Mais pour l’Etat malien, le montant de ces indemnités légales, qui recouvrent notamment des arriérés de salaire et des primes de réinsertion, dépasse à peine les 2 milliards de francs CFA.

Pour Ousmane Berté, président de l’Association des travailleurs compressés du Mali, le compte n’y est pas. « L’Etat a signé un protocole d’accord où il s’est proposé de payer les fonds de réinsertion de l’Huicoma, les arriérés de salaire de la Comatex, de l’Itema… 5 sociétés à peu près. Ce protocole n’a jamais été exécuté. Et ce que je réclame aujourd’hui à l’Etat, c’est 8 milliards ! »

Au sein du ministère du Travail et de la Fonction publique, on assure que ce chiffre de 8 milliards d’indemnités n’apparaît nulle part, et que les 2 milliards réellement dus et promis dès 2010 par l’Etat, ont bien été versés.

Cette somme ayant pu être mal gérée, le ministère du Travail et de la Fonction publique annonce l’ouverture d’une enquête. « C’est une bonne chose, estime Ousmane Berté, de l’Association des travailleurs compressés du Mali. Ils n’ont qu’à faire l’enquête. Il y a rien qu’on trouvera. Il ne reste qu’à payer les 8 milliards. »

Outre le cas de l’Huicoma, plusieurs dizaines de milliers d’anciens salariés des nombreuses sociétés d’Etat privatisées depuis les années 80, se battent toujours pour le versement intégral de leurs indemnités de licenciement.

RFI

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