Lutte contre l’enrichissement illicite : Sit-in d’une association pour l’application de la loi

La Plateforme contre la corruption et le chômage (PCC) a organisé, vendredi, un sit-in, devant le siège de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) au Mali, pour exiger l’application stricte de la Loi réprimant et prévenant les hauts fonctionnaires de l’Etat de l’enrichissement illicite, a constaté l’AMAP,
La Loi n° 2014-015 adoptée le 27 mai 2014 semble, depuis lors, connaître des difficultés dans son application.


Selon le président de la PCC, Pr Clément Dembélé, après 27 ans de démocratie, le bilan est alarmant : « plus de 250 milliards de Fcfa seraient détournés, chaque année au Mali ». M. Dembélé accuse une minorité de fonctionnaires d’être responsables de ce gâchis financier aux conséquences énormes. « Car, cette manne financière, si elle était bien gérée, aurait pu contribuer à la construction de 1.250 écoles et de 1.750 hôpitaux au profit de plus de 17,8 millions de maliens », a soutenu l’économiste.

«Nous demandons à ce que la loi de 2014 sur la prévention et la répression de l’enrichissement illicite soit respectée et appliquée», a lancé le Pr Clément Dembélé, «Que les 8.000 fonctionnaires» assujettis à la déclaration de biens «viennent déclarer leurs biens au niveau de l’OCLEI», a-t-il réclamé.

Lui emboitant le pas, d’autres intervenants ont ajouté qu’il revient à la Cour suprême «…de les (fonctionnaires) obliger à le faire». Pour combler ce vide, la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage entend, dès cette semaine, porter plainte contre ces 8.000 fonctionnaires assujettis à la déclaration de biens, afin de les contraindre à se soumettre à la loi. Car, de l’avis d’un consultant intervenant à ce propos, « ces agents publics devraient arrêter de travailler, en attendant de déclarer leurs biens à l’OCLEI, conformément à la loi ».

Intervenant à son tour, le patron du groupe Klédu, Mamadou Sinsi Coulibaly, a estimé que la lutte contre la corruption est une question de « mentalité, un état d’esprit que chaque Malien doit porter au quotidien ». « Car, le secteur privé national est à bout de souffle, à cause de la corruption grandissante qui tue à petit feu ce secteur pourvoyeur d’emplois et de richesse », a-t-il affirmé. Avant de prédire une mort certaine pour toutes les entreprises publiques et privées majeures, si rien n’est fait contre la corruption, d’ici quatre ans. Pour conjurer ce sort aux conséquences affreuses, le patron des patrons maliens a invité « la jeunesse à se battre pour son avenir », en faisant de la lutte contre la corruption une priorité.
ABM/MD (AMAP)

 

Source: AMAP

Suivez-nous sur Facebook sur