Les 10 Commandement du M5-RFP : le «racket» des citoyens en faisait-il partie ?

La manifestation du 10 juillet, organisée par le mouvement populaire du M5 RFP, n’a pas fini de démontrer ses multiples facettes. En effet, si certains manifestants jouaient la carte de la sagesse, et appelaient même les uns et les autres au calme, à travers des prêches à l’accalmie pour la préservation des vies humaines ainsi que la protection des biens publics et privés, d’autres contestataires fougueux ont opté pour le « racket » des populations, en guise du respect des « 10 commandements » édictés par les responsables du mouvement.

De nombreux témoignages nous sont parvenus, faisant cas de rackets de la part d’une autre identité de marcheurs. Ces scènes se sont déroulées dans la nuit du vendredi 10 juste après le rassemblement du M5 RFP, jusqu’au soir du samedi 11 juillet 2020.

Outre les scènes de pillages, certains manifestants se sont érigés en « policier occasionnel » pour racketter des passants, surtout les automobilistes, sur les différents axes routiers de Bamako. En tous cas, cette fois ci, ce ne sont pas les policiers qui sont indexés. Mais bien évidemment, de simples citoyens, le plus souvent des adolescents, nous rapporte-t-on, qui confondent « désobéissance civile et anarchie ».

Amadou Doumbia, un jeune ferrailleur de 30 ans, qui a son atelier sis à Banankabougou, en Commune VI de Bamako, où il passe toute la journée à travailler, avant de rentrer chez lui, le soir à Baguineda, à une heure de route de Bamako, raconte ce qu’il a vu et vécu ce vendredi 10 juillet 2020.

« Ce que j’ai vécu est plus qu’horrible. Je venais du boulot aux environs de 20 heures, et je me dirigeais à Baguineda, où je vis avec ma famille. Arrivé au poste (Ndlr de Niamana) sur la roue de Ségou, j’ai été confronté à un groupe de jeunes qui demandaient à chaque motocycliste 1 000 à 2 000 FCFA pour passer », nous confie le père de famille.

Il n’a pas été le seul à être victime de racket dans la nuit du vendredi au samedi dernier :

« Aussitôt qu’ils m’ont forcé à me garer, j’ai été obligée de payer la somme de 5 000 FCFA, le seul billet de banque d’ailleurs que j’avais sur moi. Je l’ai fait sans arrière-pensée puisque je n’étais pas sûre de sortir de cette scène angoissante indemne » dira Maimouna Guindo, habitante de Niamana.
D’autres passants à pieds ou à moto ont été sérieusement bastonnés par ces badauds, dont certains ont profité du désordre pour s’attaquer aux stations Total et Shell avant d’arriver au poste de Niamana en pillant et saccageant tout ce qu’elles contiennent, sans se soucier du triste sort des jeunes maliens qui y travaillent pour nourrir leurs familles. Une situation qui doit interpeller les organisateurs de ces manifestations qui sont infiltrés par des brigands, qui profitent du désordre pour satisfaire leur sale besogne. La prudence doit être de mise.

Ousmane Tangara

Source: Bamakonews

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