Le Saviez-vous ? Mamadou Sidibé, premier maire de Kayes, érigea un monument à la mémoire des victimes du colonialisme

Le 1er janvier 1919 fut créée la Commune mixte de Kayes qui sera dirigée par des délégations coloniales jusqu’au 18 novembre 1956, date à laquelle la cité du rail fut érigée en commune de plein exercice avec le secrétaire général de l’Unions soudanaise RDA de Kayes, Mamadou Sidibé, comme 1er maire élu. Il fut aussi 1er député-maire de Kayes.

Selon le notable Oury Demba Diallo, ancien directeur de l’école fondamentale de Khasso I, ancien député, 1er président du conseil de cercle de Kayes, quelques jours après sa prise de fonction, Mamadou Sidibé a érigé en face de la mairie un monument, autrement dit un Carré des martyrs, pour perpétuer la mémoire des victimes du colonialisme. En effet, pendant les travaux forcés, notamment la construction de la ligne du chemin de fer Dakar-Niger, beaucoup de fils de Kayes perdirent la vie. Ainsi, le Carré des martyrs construit par le maire, Mamadou Sidibé, servait de lieu de rassemblement lors des grandes manifestations publiques et populaires.
Originaire du village de Lontou (Commune de Hawa Dembaya), Mamadou Sidibé initia d’autres travaux pour embellir sa ville. Il meurt en août 1967.
Avec l’arrivée des militaires au pouvoir en 1968, le Carré des martyrs, l’œuvre du député-maire Mamadou Sidibé et proche du président déchu Modibo Keïta, tomba en désuétude. Et pour cause, le chef de bataillon Soumana Traoré, gouverneur de Kayes de 1978 à 1980, construisit un autre monument imposant, à savoir le monument obélisque sur la place de l’indépendance, en plein cœur de la ville.
Depuis l’inauguration de ce monument en forme de bougie pour «illuminer la ville», tous les grands rassemblements populaires, notamment les défilés du 22 Septembre (date de l’indépendance du Mali) et du 1er Mai (Fête du travail) se font au niveau de l’imposant ouvrage en béton armé à coté duquel se trouve une tribune. Aujourd’hui, il est difficile de faire un tour à Kayes sans tomber sur le monument obélisque, appelé «Bougie ba» en bamanan (grande bougie).

Madiba KEITA

L’ESSOR

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