LAITS : Bras de fer producteurs Mali Lait SA

Le président de la Chambre d’agriculture de Bamako a animé mardi une conférence de presse sur le lait suite à la baisse unilatérale du prix d’achat du lait avec leur partenaire l’usine Mali lait-SA. Il avait à ses côtés plusieurs professionnels de l’agriculture dont le président de la Fédération bétail viande du Mali et le président de l’ONG Cab Demesso.

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« Dans le prix du lait, il y a nos vies et nos espoirs », disent les producteurs du lait local suite à la décision de baisse de prix.

A en croire Sanoussi Bouya Sylla, président de la Chambre d’agriculture de Bamako, le prix de 400 F CFA du litre de lait pratiqué depuis le 3 décembre 2012 n’a subi aucune augmentation, malgré celle exponentielle des aliments pour bovins et du carburant. Aujourd’hui Mali lait Sa achète le litre de lait aux producteurs à 350 F CFA. « C’est pourquoi nous ne saurons comprendre une baisse du prix sur une chaîne qui fait vivre tant de nos concitoyens », a-t-il poursuivi.

Selon le conférencier, le sous-secteur de l’élevage contribue pour 15 % au PIB et fait vivre plus de 30 % de la population malienne. La filière lait est un incroyable moyen de fixer les jeunes ruraux dans leurs milieux, avance-t-il.

« Pour aider les éleveurs à relever ce défi, il faut mener des actions de plaidoyer pour que les politiques du Mali et les Etats de la sous-région demandent à l’Europe l’arrêt de toute forme de subvention à l’exportation de la poudre de lait et la reconnaissance du principe de souveraineté alimentaire dans le cadre des Accords de Partenariat Economique (APE), donc le droit à la protection des marchés des pays africains», a poursuivi M. Sylla.

Au cours des échanges avec la presse, il ressort qu’une baisse du prix d’achat du lait local par les industries de transformation compromettra tous les efforts de développement de la filière lait, car les producteurs du lait font face à d’autres menaces, notamment la cherté des aliments bétail, les importations massives de lait en poudre par les industries de transformation au détriment du lait cru local, avec un tarif douanier très faible de 5 % contre 20 % pour les autres produits laitiers, les suppressions du quota laitier, les fortes subventions accordées aux éleveurs européens, entre autres.

Face à cette situation, les producteurs proposent des pistes de solutions pour consolider les acquis de ladite filière.

Ils souhaitent la construction d’une unité de transformation de lait local avant décembre 2017 en responsabilisant les producteurs de lait. Ils proposent également à l’Etat de mettre des quotas à l’importation de la poudre de lait en corrélation avec l’achat du lait cru local pour les unités de reconstitution du lait à l’image du sucre importé et de Sukala, augmenter le tarif extérieur commun pour financer la filière lait locale.

Un délai de deux mois a été trouvé sous l’égide du ministère de l’Elevage et de la Pêche en vue de permettre d’ouvrir des négociations entre les producteurs de lait et leur partenaire Mali lait SA, qui demeure la seule unité industrielle de production de lait au Mali a acheté du lait local.

Cependant les producteurs du lait local souhaitent vivement la relecture des textes de la valorisation du lait local en responsabilisant les producteurs du lait.

Mariam Coulibaly

 

Source: lesechos

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