La foule, ce n’est pas le peuple

La République a tremblé, la démocratie a vacillé, pour autant l’éternel Djoliba reste dans son lit ; et le Président IBK toujours aux commandes du bateau-Mali ! Pour paraphraser cet autre président victime du déchaînement des foules instrumentalisées, le navire a subi des bourrasques, ‘’le bateau Mali vient d’essuyer une lame d’une violence inouïe, mais il n’a pas chaviré et il ne coulera pas’’. Si tant est que son capitaine du jour, Ibrahim Boubacar KEITA, puisse pouvoir compter sur chacun et tous pour l’amener à bon port conformément à la devise de notre cher pays ; un peuple, un but, une foi !

Est-ce objectivement la situation de IBK, Président d’un pays en guerre, et résolument en guerre « contre tous les manques, contre la précarité, contre le faible taux d’éducation, contre le faible accès aux centres de santé et à l’eau potable, contre la corruption et l’injustice » ? Nul ne conteste aux contestataires leurs diatribes et fulminations contre l’insécurité, les hypothèques sur la souveraineté, les risques de partition du pays, la gangrène corruptrice, le laisser-aller, le l’impunité… sur fond de clientélisme et clanisme.
Pour autant, pour autant ! A la base de notre contrat social, chacun convient et défend comme verset de coran (ou parole d’évangile) que ‘’la souveraineté́ nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice’’ ! Dès lors, comment des leaders dit-on très éclairés, très sages et très respectés peuvent remettre en cause notre contrat social à travers une imposture républicaine sans pareille en se proclamant « peuple » sans aucun mandat du peuple souverain du Mali ?
Les temps changent, le Mali demeure, et dans ses frontières. « L’homme d’acier trempé » qui embastillait à tour de bras les opposants et les déportait à travers le pays pour leur rappeler ce qu’est l’autorité de l’Etat est aujourd’hui «l’aîné sans être le plus âgé » qui accepte « d’être l’aiguille » pour coudre et recoudre « le tissu national » et dis, comme son aîné et prédécesseur « à tous les Maliens et à toutes les Maliennes de la classe politique, des organisations de la société civile, à nos corps en tenue…: Si tous oublient leur ego, si tous oublient leurs appétits, leurs ambitions, leurs calculs et leurs supputations du moment, alors ils seront sans aucun doute ce fil dont l’aiguille a besoin pour coudre » !
Que ceux qui se refuseront d’aventure à s’insérer dans cet impératif national et républicain se souviennent que le 5 juin est passé ; le ‘’18 heures’’ fixé comme ultimatum est passé ; 18 autres heures sont passées ; 18 autres heures passeront… Mais le Mali restera et force restera, inch’Allah, à la Nation et à la République. Et le Président, jusqu’à la fin du mandat que le peuple souverain du Mali a bien voulu lui donner restera à la tête du Mali. In en est ainsi en la démocratie.
Les bravades, les défiances, les provocations de rue, les appels à la subversion et au pronunciamiento ne changeront rien. Que ceux qui ne veulent pas s’y souscrire comprennent que Mahmoud Dicko n’est pas le prophète, que la foule n’est pas le peuple. Et le peuple malien n’est pas dupe et ne se laissera pas duper par ceux-là même qui ont largement profité de la gabegie, de la mal gouvernance synonyme de très grande largesse du pouvoir à travers les belles voitures et les maisons de luxe. A ces hybrides qui ont carotté aussi le fruit de la rapine, le peuple demande des réponses : comment appelle-t-on celui qui accepte le bien volé du peuple ? Qui parmi ceux qui crient aujourd’hui n’a pas bénéficié de ce régime ?
Don ka djan a sebali tè ! Un jour viendra, où beaucoup de gens, des deux côtés, répondront de leur forfaiture contre la République et la Nation !

PAR BERTIN DAKOUO

INFO-MATIN

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