Kayes : La société civile se mobilise pour jouer son rôle de sentinelle

Le Conseil national de la société civile a organisé dans la cité des Rails une campagne d’information sur le budget pour inciter ses membres à veiller sur la gestion des ressources de leurs collectivités

 

Le Conseil national de la société civile, appuyé par ses représentations régionales et ses partenaires, fait de la sauvegarde et de l’utilisation judicieuse des ressources publiques, son cheval de bataille. C’est dans cette optique qu’il a lancé le 12 novembre 2020 dans la salle de conférence du Conseil de cercle de Kayes une campagne d’information et de sensibilisation des acteurs de la société civile sur les budgets : budget national et budget des collectivités. Elle a été organisée par le Conseil national de la société civile de Kayes, en partenariat avec la Cellule d’appui à la réforme des finances publiques (CARFIP).

Cette campagne traduit la volonté de la société civile de s’engager pleinement dans la dynamique de la participation citoyenne. «Il est important qu’en tant qu’acteurs de la société civile, que nous puissions jouer notre rôle. Le contrôle citoyen est la seule issue favorable au développement. Il faut que les ressources servent à développer notre pays», a déclaré Mamadou Coulibaly, président du Conseil régional de la société civile de Kayes, en ouvrant les travaux de cette campagne qui a été marquée par une conférence-débat. Selon lui, il est temps d’avoir une société civile forte et bien organisée.

«De 1991 à nos jours, combien de milliards ont été détournés et qui pouvaient servir à construire des centres de santé de haut standing, des écoles… ? Il faut que la société civile joue son rôle de sentinelle pour assurer une meilleure gestion des ressources du contribuable malien. Nous devons réclamer des milliards qui se sont volatilisés dans le Cercle de Kéniéba, au regard du récent rapport du Vérificateur général. Nous voulons susciter le courage, l’émulation chez la société civile pour qu’elle aille à la quête de l’information fiable au niveau des décideurs», a-t-il expliqué, en campant le décor de cette campagne d’information et de sensibilisation qui engage le District de Bamako et les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et de Ségou.

Mamadou Couibaly a estimé que pour le citoyen lambda, l’accès aux informations sur les finances est «un secret d’état». Même si, le gouvernement fait des progrès dans ce sens à travers des textes. «Grâce aux prouesses du Conseil national de la société civile et à la bonne foi des décideurs, on a accès à ces informations qui sont capitales pour la vie d’un citoyen. Aujourd’hui, l’état donne l’opportunité aux citoyens d’aller aux informations par rapport à ces finances, parce qu’il a lui-même légiféré, pris des lois dans ce sens et qui assurent la transparence au niveau de la gestion des finances publiques», a souligné Mamadou Coulibaly.

De ce fait, il a insisté sur la nécessité pour chaque citoyen, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur, de s’intéresser à la vie économique de son pays parce que la décentralisation est irréversible. «Il faut que les contribuables sachent ce que les décideurs font de ces ressources. Ces derniers ne doivent pas être laissés à eux-mêmes, sinon les ressources seront soit mal gérées, soit détournées pour d’autres fins. Je demande vraiment à tous les citoyens, de l’intérieur comme de l’extérieur, de s’approprier de tous ces principes budgétaires», a conclu Mamadou Coulibaly.

Les participants ont eu droit à une conférence populaire sur le «budget citoyen» qui était animée par Sana Kassogué. Selon le conférencier, le budget est une prévision des dépenses et recettes et non de l’argent comptant qui se présente sous forme de Loi des finances quand il est voté par l’Assemblée nationale chaque année. Au niveau régional et local, il est aussi voté par les autorités, dont les élus. Les débats ont aussi porté sur l’élargissement de l’assistance financière des compagnies minières à l’ensemble des 12 communes du Cercle de Kéniéba, le problème d’accès aux informations au niveau des mairies.

Bandé Moussa SISSOKO
Amap-Kayes

Source : L’ESSOR

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