Jugé pour » coup et blessures volontaires, arrestation illégale, violence et tentative d’assassinat et complicité « : Un gendarme condamné à la peine de mort par contumace: Le policier écope de 5 ans de prison avec sursis

La Cour d’assises de Bamako s’est penchée, le vendredi 28 novembre, sur l’affaire ministère Public contre le gendarme D. H et le policier N.C. La peine de mort par contumace a été requise pour le gendarme ainsi que le payement de 4.500.000 FCFA à titre de dommages et intérêts. Quant au policier, il  a été reconnu coupable d’  » arrestation illégale et de complicité « . Ainsi, il a été condamné à 5 ans de prison avec sursis et au payement de 500.000FCA d’intérêts civils.

Il ressort de l’arrêt de renvoi que, dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 novembre 2014, Kalifa Doumbia, chauffeur de son état, conduisait un camion de transport contenant du sable en provenance de Koulikoro, en compagnie de ses apprentis Adama Traoré et Bourama Doumbia. C’est ainsi qu’il a été pris en chasse par le gendarme D.H et le policier N. C, sur une mobylette. Quand Kalifa Doumbia arrêta son camion au niveau d’une ruelle, il fut sommé par DH, le gendarme de descendre du véhicule.

Au moment même où Kalifa Doumbia s’apprêtait à obtempérer à ses ordres, le gendarme s’est saisi du col de son habit, a dégainé son arme et lui a tiré un coup de feu entre la partie supérieure de l’omoplate et le pavillon de l’oreille gauche.

Blessé, le corps maculé de sang, le chauffeur a été contraint par le gendarme de prendre le volant du camion et de revenir au poste de contrôle. Sur place, les protagonistes ont été reçus par le chef de poste A. M, qui nettoya les blessures du chauffeur à l’aide de l’alcool avant d’enjoindre aux deux agents de le conduire au Centre de Santé le plus proche.

Après l’étape des soins au chauffeur, le gendarme et le policier, qui avaient été incriminés par le chef de poste, furent conduits à la Brigade de Gendarmerie de Kalaban-coro, puis ensuite au Service d’Investigations Judiciaires de Bamako  pour les besoins d’une enquête préliminaire. A l’issue de cette enquête, et consécutivement au réquisitoire introductif du 8 décembre 2014, ils seront retenus suite à une information judiciaire pour les faits de « coups et blessures volontaires, arrestation illégale, violence et tentative d’assassinat et complicité« .

En l’absence du gendarme, le policier N.C a comparu, il a plaidé coupable, tout en indiquant qu’il n’est pas l’auteur du « coup de feu » sur  le chauffeur du camion.

L’avocat de la partie civile a, quant à lui, dénoncé le comportement des accusés en arguant que c’est pour la modique somme de 3.000 FCFA que le gendarme a voulu ôter la vie à un chauffeur de benne.  » Des hommes assermentés, censés nous protéger, s’adonnent à ce genre de pratique. C’est déplorable ! « , s’est-il emporté, prenant à témoin la Cour.

La Cour, dans sa sagacité, a reconnu coupable le policier d’ » arrestation illégale et complicité « . Ainsi, il a été condamné à 5 ans d’emprisonnement avec sursis et au paiement de 500.000 FCFA, à titre d’intérêts civils.

Quant au gendarme D.H, il a été condamné à la peine de mort par contumace et au payement de 4.500.000 FCFA à titre de dommages et intérêts.

O.BARRY

Source: l’Indépendant

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