Affectueusement, il était surnommé “Gaucher”. Ses camarades de classe dont nous sommes ne peuvent oublier ce monsieur naturel, souriant et très atypique que la mort vient d’arracher à notre affection.
Il est vrai que peu d’entre nous le voyaient encore. En tout cas il était devenu bien plus rare que du temps où au guichet de cette compagnie aérienne, on l’assaillait pour trouver une place, changer un itinéraire, une date ou pour lui passer un nième coup de gueule amical pour la négligence qui nous a valu de ne pas prendre le vol prévu. “Gaucher” était en effet comme ça: il pouvait aider sans calculer, se dépenser sans compter pour les clients mais il pouvait, et cela lui arrivait souvent, vous planter là ou vous donner des gages, juste pour vous calmer. Sa vie, il l’a menée comme il l’entendait, la brûlant par les deux bouts, sans jamais se stresser et peu soucieux du jugement des autres. La mort ne pouvait l’oublier lui qui l’a défiée chaque jour. Mais personne ne sera oublié et un jour ou l’autre, nous y passerons. Et l’artiste que fut Gaucher a pleinement vécu sa vie, sans hypocrisie, sans être donneur de leçon et sans être envieux. Au contraire, il fut profondément amical et serviable. Nous le pleurons comme se pleure un ami et présentons nos condoléances émues à sa famille.
La rédaction