Groupe scolaire de Magnambougou-projet, les élèves se dressent contre les prédateurs fonciers

Au centre d’une polémique depuis plusieurs mois, la maison occupée par M’Fa Koné, dans la cour du groupe scolaire de Magnambougou-projet a été démolie hier jeudi 19 avril par des élèves en colère.

Jeudi 19 avril, il est 9heures passées. Au groupe scolaire de Magnambougou projet, les classes sont vides. Elèves et maîtres errent dans la cour. Un grand brouhaha. Près de l’entrée principale de l’école, un groupe d’élèves s’acharnent sur une maison. Le toit est défait et une grande partie des murs est déjà à terre. Quelques parents d’élèves assistent à la scène. À quelques mètres de-là, se tient l’assemblée générale du syndicat national de l’éducation de base (SYNEB). Le but: exiger la libération du domaine scolaire. A savoir la maison construite dans la cour de l’école par le projet urbain dans les années 1980 pour servir de bureau à son personnel, dans le cadre du lotissement du quartier de Magnambougou. Ce jour, le syndicat a convié les parents d’élèves pour leur expliquer le motif de son mot d’ordre de grève de 72 heures, relatif à la libération d’une partie de l’école «illégalement occupée, voire vendue»

«Les enseignants et les responsables de l’école ne sont plus en sécurité. Car l’habitant de la maison a agressé un d’entre nous. La maison est située dans la cour de l’école près de l’entrée principale. Pour accéder aux classes, les enseignants et les élèves passent par là. Mais le gars s’y oppose », explique le secrétaire général du SYNEB, Mamadou Diallo.

« Ce sont les parents d’élèves qui ont ordonné la démolition de la maison. Car elle entrave la bonne marche de l’école. Si les élèves et les enseignants sont menacés, les parents d’élèves sont concernés », affirme Lamine Kanétio, membre du comité de gestion scolaire.

L’habitant de la maison, M’Fa Koné soutenu par des personnes influentes tapies dans l’ombre a assigné en justice le directeur de l’école, Adama Dembélé, le président du CGS, Mamadou Dembélé et un enseignant, après une altercation avec ce dernier en 2016.

« Chaque mois, le directeur de l’école est tenu de se présenter au tribunal. Tout le temps, il y a des histoires autour de cette maison. Ça perturbe les cours », constate Aly Yalcouyé, parent d’élève.

Le syndicat et certains responsables du comité de gestion scolaire affirment avoir eu des échos de la vente de la partie de l’école où est située la maison litigieuse.

« Nous avons rencontré plusieurs autorités sur cette affaire. La mairie de la Commune VI a avoué son impuissance. Nous avons appris l’existence de titre foncier sur l’endroit et qu’il aurait été vendu. C’est un domaine scolaire, c’est admissible. Il faut le libérer. C’est tout !» peste Mamadou Diallo, le secrétaire général du SYNEB.

Indexée, la mairie du District de Bamako se refuse à tout commentaire.

Lassina NIANGALY

Tjikan

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