Gestion du district: Adama Sangaré à cœur ouvert

Le Maire Adama SANGARE a animé un débat public sur le budget de la mairie du District, le jeudi dernier. Il en a profité pour évoquer avec la population des difficultés du District de Bamako, dont la mobilité urbaine.

Conformément aux textes de la décentralisation, la Mairie du District de Bamako a organisé un débat public sur son budget. Les chefs de service, ainsi que le Maire du District, Adama SANGARE, étaient face aux usagers et populations de la capitale.
Ce face-à-face qui avait pour cadre la cour de la mairie du District a été l’occasion, en plus du budget, d’évoquer plusieurs autres sujets de développement de la Cité.
Sans langue de bois, les échanges ont tourné autour des épineuses questions de l’insalubrité, de la faible mobilisation des recettes, de l’insécurité routière, de l’urbanisation galopante, de la mobilité urbaine, etc.
Plusieurs intervenants au débat se sont plaints de ces problèmes qui entravent le développement de la ville de Bamako.
Le casse-tête de la mobilité urbaine
Face aux multiples interpellations, le Maire Adama SANGARE a répondu que la gestion de Bamako n’est pas un travail aisé compte tenu de son statut. Comprenant six communes, le maire du District de Bamako n’a aucune autorité sur les Maires de ces collectivités. La preuve, au cours de la rencontre, des syndicats de transporteurs de Sotrama ont affirmé que la Mairie de la Commune II a pris la décision de leur interdire le stationnement sur l’Avenue Angevin située dans un quartier populaire de Bamako. Or, selon Adama SANGARE, cette question relevant de la mobilité urbaine revient au Conseil du District de Bamako et non à la Mairie de la Commune II.
Plusieurs problèmes dans la conduite des affaires à Bamako sont liés notamment à ces dysfonctionnements, a témoigné l’élu communal. Pour y pallier, M. SANGARE fonde un espoir sur le projet de réforme de modification du statut du District de Bamako. Il permettra de donner un statut propre au District avec de nouvelles prérogatives et de mettre fin aux conflits de compétences, a-t-il précisé. Ainsi, une fois aboutie, cette initiative résoudra beaucoup de problèmes dans le fonctionnement du District de Bamako, selon M. SANGARE.
Revenant à la décision de stationnement sur l’Avenue Angevin, Adama SANGARE a estimé que la mobilité urbaine est un sérieux problème qui mérite d’être traité comme tel.
Puis, il a rappelé presque toutes les mesures qu’il avait prises à l’époque pour faciliter la mobilité lesquelles n’ont pas été encouragées.
Outre le cas des SOTRAMA, Adama SANGARE a déploré que depuis des années il court derrière des espaces pour aménager un port sec à l’entrée de Bamako. La réalisation de ce projet va beaucoup réduire la circulation des camions et gros engins dans la capitale et diminuer les cas d’accidents de la route.
« A Yirimadio, on m’avait promis 70 hectares pour construire un port sec. Après les autorités ont récupéré l’espace pour y construire des logements sociaux. Des bailleurs chinois s’étaient engagés à construire le site pour un montant de 100 milliards de FCFA », a rappelé M. SANGARE. L’initiative est au point mort, parce que la Mairie du District de Bamako n’a pas de parcelle pour sa réalisation.
Le contrat de Ozone Mali
La situation du contrat de la société Ozone Mali a été également abordée. Des populations ainsi que les agents des services de la Mairie s’interrogent sur sa pertinence, d’autant plus que Bamako est envahie par des déchets. Selon le Maire Adama SANGARE, le contrat de Ozone Mali est un contrat politique entre le Mali et le Maroc. Pour sa signature, il a fallu la pression du Premier ministre, Moussa MARA, à l’époque, a en croire Adama SANGARE. Ce contrat de 8 ans peine à cause de plusieurs problèmes, dont celui financier. À ce jour, la société Ozone Mali a 17 milliards FCFA de factures impayées au niveau du Gouvernement et de la Mairie, a-t-il fait savoir.

Par Sikou BAH

Info-matin

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