Forum sur la Sécurité à Bougouni: Une kyrielle de recommandations pour «enrayer la menace terroriste et la criminalité transfrontalière»

La nouvelle région de Bougouni est, depuis trois à quatre ans,   la cible des groupes  terroristes et de la grande criminalité  ayant causé des pertes en vie humaine. Ainsi,  pour enrayer la menace et  contribuer à la sécurité de la  population du Banimonotié, un  forum sur la sécurité, la réconciliation et la cohésion sociale a été organisé, les 3 et 4 juillet dernier, dans la salle de conférence Siraba Togola de Bougouni.

 

nitié par le Collectif des Régions Nouvellement Opérationnelles (Crnop) en partenariat avec les collectivités de Bougouni, Yanfolila, Kolondièba, Ouéléssebougou ainsi que les services techniques de la région de Bougouni, cet évènement  était présidé par  le   Gouverneur de la région, Général de Brigade Kéba Sangaré. Les membres du bureau national du Crnop des régions de Dioïla, Douentza, Koutiala et San ainsi que des responsables militaires avaient pris part à ces deux jours de réflexion.

Les thèmes débattus ont trait  sur «  la situation sécuritaire de la région de Bougouni et la lutte contre le terrorisme : défis et perspectives ?  » ;  » Rôle de la population dans la gestion sécuritaire et des conflits communautaires « ;  » Défis et enjeux de la réconciliation et la cohésion sociale dans la région de Bougouni « . Entre autres.

Ce forum, qui se tient dans le cadre de l’opérationnalisation du comité consultatif de la sécurité et du renforcement de la cohésion sociale dans la nouvelle région de Bougouni, a été l’occasion pour le porte-parole des collectivités de la région de Bougouni, Sidiki Sidibé, de rappeler que la région regorge d’énormes potentialités de développement économiques. Malgré cela, elle est exposée aux multiples risques d’insécurité  et à l’effritement du tissu social.

Attaques multiformes

Ainsi, il  a rappelé que  diverses parties de la région ont été la cible d’attaques multiformes, du fait des terroristes et des bandits armés   notamment  à  Fakola en 2015, Manankoro en 2019, Kolondièba au mois de février 2021 et récemment le poste de contrôle PK de Bougouni. Auxquelles s’ajoutent   les conflits intercommunautaires consécutifs à la gestion du foncier et des activités de transhumance ainsi que les effets collatéraux des crises postélectorales en Guinée et en Côte d’Ivoire. D’autant que la nouvelle région est limitrophe de ces deux pays.

Pour sa part, le président du collectif des régions nouvellement opérationnelles (CRNOP), Mamba Coulibaly, a relevé que  » l’insécurité,  qui a fortement éprouvé  les régions du nord et du centre, menace actuellement  celles  du sud « . « Devons-nous rester les bras croisés et accepter comme une fatalité la détérioration progressive de nos économies, de nos coutumes et mœurs et assister impuissamment à la perte de vies humaines, tout comme il se passe actuellement au nord et au centre du pays», s’est-il interrogé

Ajoutant que la réponse aux préoccupations de la région  nécessite un sursaut régional soutenu par une véritable cohésion sociale et un plan de développement économique et social élaboré sur les court, moyen et long termes.

Recommandations

Au terme  des travaux,  plusieurs recommandations ont été formulées. Notamment  la détermination du rôle et du positionnement des chasseurs donzos  dans le système de protection des localités à travers   un appui financier et en  leur affectant  une autorité de tutelle ( gendarmerie nationale), la détermination par le Collectif des maires et des Sous-préfets  du  nombre de postes frontaliers  et la priorité dans leur installation en fonction des menaces, la détermination du cadre de mise en œuvre de la loi sur la transhumance afin d’éviter  d’éventuels  conflits entre éleveurs et agriculteurs.

S’y ajoutent   la moralisation de la coupe abusive des bois  et la protection des forêts classées, la gestion de l’orpaillage traditionnel (limitation des effets destructifs sur la nature, la reconstruction des anciens sites d’orpaillage par la fermeture des puits et de reboisement).

En outre, les participants ont  suggéré de mettre fin au dragage   le long du fleuve  de la région de Bougouni (le  suivi sera assuré par les jeunes des différentes localités), mettre en place un cadre de gestion permanent des conflits intra et inter-communautaires aboutissant à des conflits armés liés au foncier.

La détermination du cadre d’élaboration du développement sectoriel de la région à l’image d’un plan Marshall conformément aux documents stratégiques  nationaux,  dont le Cadre de Relance Economique et du Développement Durable (CREDD), la mise en valeur des droits coutumiers pour la gestion des conflits, ont également fait partie des recommandations.

Le chef de l’exécutif régional, Général de Brigade Kéba Sangaré s’est engagé à  transmettre ces différentes  recommandations  aux plus hautes autorités de la transition. Signalons que la région de Bougouni a été créée par la loi N°2012-017 du 2 mars 2012, portant création des nouvelles circonscriptions administratives du Mali.

Abdoulaye DIARRA, Envoyé spécial

Source: l’Indépendant

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