Effondrement d’un immeuble à Banconi : Les conséquences de l’anarchie

Construite hors les normes autorisées, des maisons de Bamako deviennent des menaces pour leurs occupants. Lors d’un effondrement d’un immeuble à Banconi, environ 15 victimes sont à déplorer, des blessés transportés en urgence à l’hôpital Gabriel Touré sur un total d’une quarantaine de locataires habitant la concession.

A Bamako des maisons poussent comme des champignons. Le hic ? Dans une indifférence totale des autorités ! Comme prix, les pauvres occupants paient le prix.

Ces cinq dernières années, plusieurs bâtiments habités se sont écroulés.

En 2013 à l’ACI 2000, un immeuble R+5 s’est effondré. En 2015 aussi, un immeuble en finition de 7 niveaux en plus de rez-de-chaussée, toujours dans ACI 2000, s’est écroulé. Si les enquêtes n’ont pas pu révéler des preuves contre l’architecte et gros nuage planait sur les propriétaires qui auraient dépassé le niveau de construction autorisé.

Selon le ministère de la sécurité et de la protection civile, le nombre de personnes secourues dans l’effondrement de l’immeuble le dimanche dernier, à Banconi Salembougou, s’élève à de 38.

Choqué par le bilan de l’effondrement d’un immeuble survenu à Banconi, un internaute s’indigne et attaque la responsabilité publique.

« Un tel drame ne peut passer sans aucune sanction sérieuse », estime-t-il, ajoutant que dans un pays sérieux, ‘’le propriétaire de cette maison effondrée, l’entreprise qui l’a construite, le maire de la commune et même le ministre de tutelle doivent séjourner en prison’’.

S’il est vrai que plusieurs acteurs interviennent dans la construction d’un bâtiment, il faut reconnaitre que certains ne respectent pas les  normes pourtant consignées dans le cahier de  charge.

«La triste réalité est que certains préfèrent contourner les professionnels et octroie la main d’œuvre directement à tout venant, pourvu qu’il se dise maçon. Tant que les gens continueront à passer outre les normes, non seulement des maisons ne cesseront pas de s’effondre »,  clame le président de l’Ordre des architectes du Mali, Cheick Sardou Kanté.

Généralement, au début des travaux de constructions, les propriétaires ont une idée du chantier à bâtir et se sont préparés à y arriver. Mais dès qu’ils gagnent un peu plus d’argent, ils outrepassent les rares et incongrus plans sans tenir compte du cahier de charge, regrette un autre architecte.

Face au danger, il faudra tout même faire de telle sorte que les constructions anarchiques soient abolies et les contrevenants sévèrement punies. Faute de quoi, les mêmes causes produiront les mêmes effets.

Habi Sankoré

Source: lexpressdumali.com avec Le SOFT

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