Arrêtée pour «détention illégale d’arme à feu» à l’aéroport de Roissy Charles De Gaulle, le lundi 12 août L’épouse de Yeah Samaké condamnée à 8 mois de prison avec sursis et une amende de 5 000 euros soit 3 250 000 F CFA

Mme Marissa Samaké (d’origine indienne), épouse de Yeah Samaké a été interpellée à l’aéroport de Roissy, le lundi 12 août, avec une arme à feu chargée et rangée dans sa valise cabine.Elle était accompagnée de ses deux enfants. Elle venait de Bamako au Mali. Elle était en transit à Paris lorsqu’elle a été interpellée par la Police aux frontières (PAF).

 

Jugée, mercredi 14 août par le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), la ressortissante malienne a expliqué qu’elle était sur le point de déménager aux Etats-Unis et souhaitait tenir éloignée de ses enfants l’arme en la portant sur elle. Elle a été condamnée à 8 mois de prison avec sursis, 5.000 euros (3 250 000 F CFA) d’amende et interdiction de port d’arme.

Son époux et ancien candidat aux élections présidentielles au Mali, Yeah Samaké, a avoué avoir été « choqué par l’interpellation »de sa femme, sur Facebook. Avant d’expliquer:« Elle avait mis mon arme à feu dans sa valise à main quelques jours avant son départ pour les États-Unis au moment de notre déménagement dans notre maison à Ouélessébougou en vue de la mettre hors de portée des enfants. Elle n’est animée d’aucune intention criminelle et d’ailleurs elle supporte à peine mon intérêt pour le port d’arme à feu à domicile ». 

Il précise également que leurs deux enfants « ont été séparés »et « placés dans un foyer pour mineurs », après l’interpellation de sa femme. Il souhaite obtenir un  « visa d’entrée en France afin de rejoindre sa famille » mais « le service consulaire français à Bamako n’a pas encore reçu une autorisation de Paris pour émettre un visa en sa faveur »précise-t-il.

Laxisme à l’aéroport de Bamako

Comment a-t-elle pu passer avec un pistolet chargé  à l’aéroport de Bamako sans être interpellée par les forces de sécurité? C’est la question qui taraude tous les esprits surtout dans le contexte sécuritaire actuel où les agents devraient être constamment en alerte maximale.

Cet incident démontre, une fois de plus, que l’alerte sécuritaire, qui concerne le Mali, n’est malheureusement pas prise au sérieux à Bamako-Sénou tout au moins du côté des agents chargés du contrôle.

Les contrôles de  bagages et des passagers à l’aéroport international président Modibo Kéïta restent parfois laxistes malgré plusieurs mesures prises par les autorités. Dans ce haut lieu qui est la vitrine du Mali, le laisser-aller prévaut  à l’embarquement tout comme  au débarquement. Comme en témoigne  un cas similaire survenu en 2011 lorsqu’une arme a été découverte sur un passager dans un avion en provenance du Mali à l’Aéroport de Dakar. En 2012, c’est un fou qui s’est engouffré dans la cabine de pilotage d’une compagnie étrangère.

Pire, les détenteurs des passeports diplomatiques et certaines personnalités (appelées VIP) sont parfois exclus des contrôles lors de leur passage dans le salon d’honneur. Leurs bagages ne font  l’objet d’aucun contrôle, ni de la part de la douane ni de la police car ces agents, par complexe et par intérêt, foulent au pied les règles minimales requises en la matière. Une situation qui ouvre la voie à toutes sortes de  trafics.

En attendant, nombreux sont aujourd’hui des passagers qui arrivent de Bamako-Senou à Paris ou ailleurs le sourire aux lèvres pour repartir les larmes aux yeux comme c’est le cas de l’épouse de Yeah Samaké.

Pour rappel, Niankoro Yeah Samaké, est un entrepreneur social et homme politique malien. Il a été maire de sa commune rurale natale et premier vice-président de la Ligue des maires du Mali. Ancien directeur exécutif de la Daily Dose Foundation connue sous le nom actuel de la Fondation Mali Rising (MRF), il a créé sa propre Fondation Empower Mali. Président du Parti pour l’action civique et patriotique (PACP), il a été candidat à l’élection présidentielle de juillet 2013. En 2015, il a été nommé ambassadeur du Mali en Inde.

Bandiougou DIABATE

Source: l’Indépendant

Suivez-nous sur Facebook sur