Examen périodique universel: les bons points du Mali !

Echanger sur le processus de participation de notre pays au 3e cycle de l’examen périodique universel (EPU), à Genève, le contenu du rapport national et les étapes à venir étaient l’objet d’une rencontre organisée, hier jeudi, par le ministère des Droits de l’homme dans ses locaux.

L’examen périodique universel consiste à passer en revue les réalisions de l’ensemble des Etats membres de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme. Il s’agit d’un processus mené par les Etats sous les auspices du Conseil des droits de l’homme. Il fournit à chaque Etat l’opportunité de présenter les mesures qu’il a pris pour améliorer la situation des droits de l’homme sur son territoire et remplir ses obligations en la matière.
Placée sous la présidence du ministre des Droits de l’Homme, Me Kadidia SANGARE COULIBALY, cette rencontre d’hier a enregistré la présence des membres de la Délégation malienne à Genève ; les représentants des départements ministériels, du Bureau du Médiateur, de la Commission nationale des droits de l’homme, des associations et défenseurs des droits humains, de MISAHEL, de la MINUSMA…
La cérémonie d’ouverture a été marquée par le seul discours du ministre des Droits de l’homme.
A l’entame de ses propos, Me SANGARE a fait savoir que notre pays a mis en œuvre la quasi-totalité des recommandions issues du 2e cycle de l’EPU. Aussi, des progrès notables ont-ils été réalisés en matière de protection et de promotion des droits de l’homme. Elle a cité, à cet effet : l’adoption de la politique nationale des droits de l’homme et de son plan d’actions, en 2016 ; la Politique nationale de la justice transitionnelle et de son Plan d’actions, en 2017 ; la Politique nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme et son Plan d’actions, en 2017 ; la loi relative à la protection des défenseurs des droits de l’Homme, en décembre 2017 ; la tenue régulière de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) le 10 décembre de chaque année…
Par ailleurs, a assuré Me SANGARE, le pays est engagé dans la lutte contre les persécutions et l’impunité sous toutes leurs formes.
Le chef de la Délégation malienne a révélé que 85 pays ont pris la parole pour se prononcer sur le rapport du Mali. Elle a retenu des différentes interventions, une bienveillance à l’égard de notre pays de la part de ses frères africains lesquels ont exprimé leur soutien à notre endroit et lancé un appel à la Communauté internationale à l’aide. Toute chose qui, à en croire le ministre, a été possible grâce à un travail fastidieux de notre ambassadeur Mamadou Henry KONATE.
Le ministre a souligné que les remarques conclusives ont permis de mettre en relief les difficultés auxquelles le Mali est confronté : répondre aux enjeux sécuritaires devant se traduire, entre autres, par une meilleure opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel ; organiser des élections générales, libres, transparentes ; conforter la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; poursuivre la réalisation du Programme présidentiel d’urgences sociales.
Me SANGAGRE a indiqué qu’après la 3e rencontre avec la Troïka, les positions suivantes ont été exprimées par la Délégation malienne : Recommandations acceptées : 133 ; recommandations reportées : 54 : recommandations notées (rejetées) : 7.
En ce qui est des étapes à venir, la première consistera, pour le Mali, dans le cadre d’une démarche inclusive, de se prononcer de façon définitive sur les recommandations qu’il n’a souhaité renvoyer à la session de juin du Conseil des droits de l’homme.
La 2e étape portera sur un second passage au 3e cycle de l’EPU qui aura lieu lors de la 39e session du Conseil des droits de l’homme prévue en juin 2018.
Au chapitre des questions, les participants ont voulu savoir les 7 points notés par la Délégation malienne. Il s’agit de la démobilisation des enfants soldats utilisés par les milices du Gouvernement. Le Gouvernement n’ayant pas de milice, la Délégation ne s’y est pas engagée.
Il y a eu une recommandation demandant à l’État de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter le recrutement des enfants par les milices affiliées à l’État.
Étendre les invitations spéciales au niveau des procédures des Nations Unies, de sorte à avoir des invitations permanentes. Ainsi, chaque procédure pourrait se rendre au Mali à tout moment et faire des visites.
Redoubler d’efforts pour mettre un terme aux pratiques traditionnelles nuisibles, telle la polygamie.
En ce qui est de la représentation des femmes aux fonctions nominatives et électives, par une dissémination de la loi et une forte sensibilisation, il y a eu une nette amélioration. En effet, de 9% en 2009, le nombre de femmes conseillères municipales est passé à 25,6, en 2016.
La question de la violence basée sur le genre s’est naturellement invitée dans le débat. La représentante de Wildaf a regretté qu’on ne parle que de prise en charge des victimes, la dimension accès à la justice passant pour pertes et profits. En ce qui est des victimes des régions du Nord (7 000 recensées par la Commission vérité, justice et réconciliation), leurs plaintes ont été déposées en commune III. Maintenant que les tribunaux du Nord ont recouvert, l’on est devant une impasse, a-t-elle interpellé.
Le ministre a répondu que l’accès à la justice est une préoccupation en matière de droit de l’homme. ‘’C’est un vrai défi ; on y travaillera en partenariat avec le ministère de la Justice, parce qu’il n’y a pas de paix sans justice, sans droits de l’homme’’, a-t-elle soutenu. Elle dit aussi savoir qu’un processus d’élaboration d’une loi relative aux violences basées sur le genre est en cours.

Par Bertin DAKOUO

Info-matin

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