Retard dans la mise en œuvre du Schéma directeur d’assainissement de Bamako (SDAB) : la CN-CIEPA accuse l’Etat et propose…

La Coalition nationale de la campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA) a tenu hier, mardi 9 juillet 2019, une conférence de presse à la Maison du partenariat. Objectif : demander, à l’Etat, le début d’un processus de  mise en œuvre du Schéma directeur d’assainissement de Bamako. C’était sous l’égide de Dounatié Dao, président de ladite coalition.

 

Adopté par l’Etat malien  depuis 2016 à un coût estimatif de 960 milliards, la mise en œuvre du Schéma directeur d’assainissement de Bamako pose problème. Furieux de ce retard, la CN-CIEPA sort de son silence, dénonce la mauvaise volonté de l’Etat et demande immédiatement le début du processus. Le président de la CN-CIEPA, Dounatié Dao a dévoilé, sans tabou, les difficultés liées  à la mise en œuvre de ce projet qui prévoit entre autres : la mise en place d’un réseau de collecte de transfert de 3000 km ; la réalisation de quatre stations de traitement des eaux résiduaires urbaines ; la réalisation de deux  stations de traitement des boues de vidange dont une sur chaque rive de Bamako ; la réalisation de deux sites de traitement des stations de traitement des eaux résiduaires urbaines …

Ces difficultés sont, selon M.Dao, liées au manque de financement , à l’absence des sites de réalisation des infrastructures ; à la faible promotion du Schéma directeur d’assainissement de Bamako, au faible niveau d’implication des catégories d’acteurs, à la faiblesse institutionnelle et organisationnelle des acteurs , et à l’insuffisance de volonté politique en termes de financement de la filière assainissement.

Le président de la CN-CIEPA a déploré la perte de 36 milliards qui devaient être financés par les partenaires. Il n’a pas été tendre avec les autorités maliennes à ce niveau. Il estime que les 36 milliards ont été perdus par  leurs fautes, car, indique-t-il, on n’allait pas perdre cette somme si le processus de mise en œuvre de SDAB avait commencé. « Nous constatons le manque de volonté politique de l’Etat », regrette-t-il avant d’ajouter : « il est  incompréhensible qu’on n’ait pas, en 2019, commencé la mise en œuvre de ce document adopté depuis 2016 ». Dounatié Dao n’en décolère pas et tance l’Etat malien : « Notre gouvernement veut une chose et son contraire. Il est dans la protection de l’environnement, mais ne fait aucune action dans ce sens ».

Par ailleurs, le conférencier a laissé entendre que l’Etat a réservé deux sites, le site de Tienfala et celui de Sabalibougou –Courani, pour la mise en œuvre de ce projet. Mais, il faut, selon lui, protéger ces sites des « prédateurs »fonciers.

Les recommandations de la CN-CIEPA pour la mise en œuvre du Schéma directeur d’assainissement de Bamako

Pour M. Dounatié Dao, la sécurisation des sites de Tienfala et de Sabalibougou-Courani, sites prévus pour la réalisation des stations de traitement des boues de vidange, est nécessaire. « Il nous faut sécuriser ces sites. Il leur  faut une sécurisation juridique et physique », dit-il. Selon lui, la sécurisation physique concerne la clôture du site. En dehors de la sécurisation, la CN-CIEPA recommande à l’Etat de consacrer une allocation budgétaire annuelle conséquente en faveur de la réalisation des infrastructures du SDAB ; de mobiliser les partenaires techniques et le secteur privé. Aussi, les autorités, doivent, selon la CN-CIEPA, encourager et soutenir toutes les initiatives allant dans le sens de la mise en œuvre du SDAB et réformer le statut de l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali, afin de faire face aux défis et aux enjeux de la mise en œuvre du SDAB.

Boureima Guindo

Le Pays

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