Réouverture partielle des classes : Une année blanche en gestation

Le conseil extraordinaire de défense national s’est tenu le vendredi 08 mai dernier, sur la situation de la pandémie du Covid-19. Il ressort de ce conseil que les classes d’examen seront rouvertes le 02 juin prochain.

 

Fortement perturbée par des mouvements de grève des enseignants, avant d’être fermées pour raison du Covid-19, les portes de l’école malienne seront ouvertes pour les classes d’examen le mois prochain. L’annonce a été faite par le Premier ministre Dr Boubou Cissé ce samedi 09 mai 2020, à l’issue du conseil extraordinaire de défense national, tenu le vendredi dernier. Mais le spectre d’une année blanche plane toujours.

En effet, l’année scolaire est encore menacée au Mali malgré cette annonce du gouvernement de rouvrir les classes. Pour cause, dans une injustice à ciel ouvert, certains écoliers vont devoir rester à la maison alors que d’autres regagneront les classes.

Selon le gouvernement, seules les classes d’examen de l’enseignement secondaire et fondamental seront rouvertes le 02 juin prochain. Cela, même avec incertitude pour les élèves des écoles publiques. Car le bras de fer entre les autorités et les syndicats de l’éducation se poursuit. En tout cas, les élèves des écoles publiques ne pourront jusqu’à présent pas se réjouir de cette décision. Les autres classes intermédiaires, les universités, etc. resteront fermées jusqu’à nouvel ordre. Et pourquoi ?

Cette ouverture partielle est à notre avis un trompe-œil qui camoufle une année blanche en gestation, orchestrée par le gouvernement. Comment peut-on sauver une année scolaire avec seulement des classes d’examen, alors qu’une année académique est un ensemble de classes ? De surcroit, le cycle supérieur restera fermé. Aussi, les futurs candidats seront-ils privés du programme de la classe inférieur qui, en général, joue un rôle capital dans la préparation de l’examen.

Cependant, l’organisation des examens dans ces conditions ne saurait être une solution dans la gestion de la crise scolaire qui n’a que trop duré. C’est une injustice et une violation des textes de l’école. Car l’école n’est pas discriminatoire. Mais force est de constater que la décision du conseil de défense discrimine les enfants. Surtout ceux des pauvres qui ont passé presque tout le temps à la maison pour raison de grève des enseignants. Alors, il convient de dire que cette réouverture ne vise seulement qu’à valider l’année des gros bonnets.

Et ce sont les fils des pauvres qui récolteront les pots cassés. Le régime veut faire valider l’année scolaire de princes qui n’ont pas connu de perturbation. Celle des écoles privées où les fils des dirigeants y étudient. Et tant pis pour les élèves des publiques, celles des pauvres.

Oumar SANOGO

Le Démocrate

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