Promotion de l’écriture n’ko : Dr Boubacar Diakité a mené plusieurs recherches

«Le  n’ko  est non seulement une écriture mais aussi une langue», a affirmé le Dr Boubacar Diakité, docteur en linguistique lors d’une conférence qui visait à informer les adeptes sur l’évolution de cet idéogramme. La conférence qui s’est tenue, samedi dernier, à l’Académie des langues (ACALAN), a enregistré la présence de plusieurs invités.


Dr Boubacar Diakité a mené plusieurs recherches qui visent à favoriser l’évolution du système n’ko créé en 1949 par le chercheur guinéen Karamoko Souleymane Kanté. Au cours de la rencontre, il a présenté à l’assistance les alphabets que compte désormais l’écriture n’ko. Pour lui, l’objectif de ces recherches est de contribuer à développer les alphabets n’ko au profit de toutes les langues africaines. «Nous avons pu créer les sons qui n’existaient pas dans le système mais qui existent dans les dialectes comme le bamanakan, le khassonkan, le dafinkan et d’autres», a expliqué Dr Diakité qui ajoutera que ses recherches ont permis d’ajouter de nouveaux sons au système N’ko et de simplifier son système tonal.
Le système n’ko, a-t-il rappelé, avait à l’origine huit tons. «Aujourd’hui, nous avons pu réduire ce nombre à trois tons et ceux-ci peuvent écrire parfaitement tout ce que les huit tons pouvaient exécuter», a révélé Dr Boubacar Diakité. Il a fait savoir que le n’ko peut maintenant écrire toutes les langues nationales contrairement à ses débuts où c’est le dialecte madingue qui n’était concerné.
Par ailleurs, le conférencier a rassuré que ses recherches ne s’écartent pas de la trajectoire tracée par le créateur du système n’ko. Pour lui, cette trajectoire consiste à toujours faire des recherches et adapter le n’ko aux nouvelles découvertes. Il a estimé que l’utilisation d’une écriture créée par un «savant africain» doit être une fierté pour nous. Un autre avantage de ses recherches, a-t-il mentionné, est l’écriture de toutes les langues nationales dans le système n’ko. «Nous pourrons lire ce qui est écrit dans d’autres langues, même si on ignore le sens des mots, nous pourrons faire les calculs ensemble», a-t-il soutenu, avant d’ajouter que cela est un progrès dans le système n’ko.
En outre, le conférencier a fait savoir qu’il est temps que les citoyens s’intéressent à l’écriture n’ko. «Si tous les Maliens s’impliquent dans l’acquisition du système n’ko, cela facilitera la communication entre nous. Ensuite, nous allons montrer le chemin aux autres Africains qui sont confrontés aussi à des problèmes concernant les langues nationales», a-t-il argumenté.
Le linguiste a indiqué que le n’ko est devenu un système d’écriture international par le fait que l’alphabet phonétique international est totalement traduit en n’ko. Il a émis le vœu que ce système soit utilisé pour écrire les langues africaines.

Mohamed D.
DIAWARA

Source: L’Essor-Mali

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