Pour protester contre le rattachement de leur école au ministère de la santé : Les étudiants de l’INFSS en sit-in le 27 mai devant la direction

Les étudiants de l’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS) sont très remontés contre la décision des autorités de rattacher leur école au ministère de la Santé aux dépens de celui de l’Enseignement supérieur. Pour manifester leur mécontent, ces étudiants qui sont en grève depuis près d’une dizaine de jours contre cet arrêté, projettent  d’organiser un sit-in le 27 de ce mois devant leur direction. L’information nous a été donnée par le secrétaire général du comité de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), Martin Pascal Guedégbé.

C’est entouré de certains membres de son bureau dont Sonou Théra, Sadou Ibrahima Touré, Fodé Dramé que le secrétaire général du comité AEEM de l’INFSS, Martin Pascal Guedégbé, nous a rendu visite au siège de votre journal préféré “Aujourd’hui-Mali”pour exprimer son désarroi par rapport à la décision des autorités de rattacher leur école au ministère de la Santé.

Faisant la genèse de ce problème, le secrétaire général du comité de l’INFSS a rappelé que cette école a été créée 23 septembre 2004. “A cette époque, c’était rattaché au ministère de la Santé et formait des techniciens supérieurs en santé et des assistants médicaux. En 2012, avec l’application du système LMD, nous avons eu beaucoup de problèmes avec l’adaptation de nos diplômes au système. C’est pourquoi en 2015, l’INFSS a été rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur pour se conformer aux recommandations de l’Organisation ouest-africaine de la santé qui a demandé que des instituts comme le nôtre relèvent de l’enseignement supérieur. Toute chose qui était une fierté pour les étudiants mais aussi pour le corps professoral. Car, ce transfert a permis à nos diplômés d’être reconnus à l’étranger et on avait aussi une assurance d’enseignement de qualité”, a expliqué le secrétaire général du comité AEEM.

Il a surtout exprimé son mécontentement sur l’arrêté du 13 mai 2019 portant répartition des services publics entre les différents services ministériels. Lequel arrêté fait loger désormais l’INFSS au compte du ministère de la Santé. Un acte qui aura, selon lui, des conséquences graves sur le niveau de leur diplôme et la qualité de la formation.

“Avec la nouvelle donne, nos diplômes ne seront pas reconnus à l’étranger, nous perdons aussi l’assurance d’enseignement de qualité de l’Organisation ouest-africaine de la santé. Ce n’est pas tout, lorsqu’on était sous tutelle du ministère de la Santé, la licence délivrée par notre école était considérée au niveau de la fonction publique comme catégorie B2, tandis qu’avec la licence nous devons être classés catégorie A, d’ailleurs c’était le cas lorsque nous avons été mis à la disposition du ministère de l’Enseignement supérieur”, a expliqué le secrétaire général. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, les étudiants de l’INFSS observent depuis une dizaine de jours une grève  pour dénoncer ce rattachement au ministère de la Santé.

“Si nous ne trouvons pas satisfaction, nous allons reconduire la grève qui sera couplée  un sit-in le 27 mai devant la direction de l’école. Beaucoup d’écoles qui sont dans la même situation, compte nous rejoindre dans cette lutte comme l’INFSS qui a été rattaché au ministère du Développement social au détriment de l’Enseignement supérieur”, a révélé le secrétaire général, qui dénonce au passage une injustice. “Toutes les écoles devraient être traitées sur le même pied.  Pourquoi l’IPR de Katibougou n’a pas été rattaché au ministère de l’Agriculture ? Pourquoi l’Ecole de médecine ne relève pas du ministère de la Santé ? Et au-delà de tout cela, tous les sortants de notre école ne sont pas des cliniciens. On fait la pédagogie à l’INFSS, et le management. A cet égard,  on ne peut pas tout ramener à la Santé”, a soutenu notre interlocuteur qui dit avoir saisi la Primature, le secrétariat général du gouvernement, des départements ministériels, la coordination nationale de l’AEEM pour leur faire part de la situation.                                                      

 Kassoum Théra

Source: Aujourd’hui-Mali

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