LE MALI S’EFFONDRE : La crise scolaire et l’omerta d’IBK

Au lieu de faire de la gestion de la crise scolaire une priorité, le gouvernement opte pour la stratégie de la négligence. Une attitude qui laisse planer de doutes sur la sincérité de ce gouvernement à faire bouger positivement les lignes. IBK en chef suprême est donc interpelé pour sonner la fin de la récréation.

Comme les agents de santé et les juges, les enseignants sont en grève depuis plus d’un mois. La faute incombe au gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga qui préfère jouer au pompier plutôt que de prévenir. Un gouvernement qui fuit l’essentiel en laissant envenimer le front social avant d’agir après les dégâts collatéraux sur les citoyens.

Pis, il opte souvent pour la négligence et la désinformation. En face des enseignants, se sentant marginalisés, sont déterminés à soulever une montagne pour améliorer leurs conditions de travail et de vie.

Depuis l’arrivée du président IBK au pouvoir en 2013, beaucoup de sacrifices ont été consentis pour les gouvernements successifs pour améliorer les conditions de vie des travailleurs (augmentation des salaires à hauteur de 20 %, octroi d’un statut particulier au personnel enseignant…) Mais la gestion des fronts sociaux fait grincer des dents. Chaque fois que les syndicats réclament leurs droits, ils sont négligés, voire traités d’apatrides par certains partisans du président de la République.

Cependant, au Mali, le dialogue a toujours prévalu entre les protagonistes. Dans un dialogue, les deux parties doivent se respecter mutuellement, éviter des propos attisant la tension, condition sine qua non de confiance et de tolérance. Les récentes sorties médiatiques du ministre du Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions ne vont pas dans le sens de l’apaisement.

Le plus inquiétant dans cette affaire est le silence incompréhensible du président de la République, des députés et des hommes politiques. Comment le gouvernement peut se permettre de négliger un secteur aussi capital que l’éducation des enfants, considérés comme les futurs porteurs de flambeau ?

Et pourtant, le président IBK avait promis dans son discours d’investiture que ce second mandat sera consacré à la promotion de la jeunesse. Cette promesse a déjà reçu un coup de canif avec plus d’un mois sans cours dans les classes. A cette allure, le spectre d’une année blanche plane sérieusement sur l’école malienne.

 

L’élite s’amuse, les masses s’essoufflent

La priorité des priorités doit être, aujourd’hui, la gestion de la crise scolaire pour plusieurs raisons. L’éducation demeure la base de tout fondement d’un pays, la paix et le développement économique dépendent de la performance du système éducatif. Quel que soit l’armement offert aux militaires si le système éducatif s’écroule, c’en est fini de ce pays.

Les prémices de cet effondrement sont visibles aujourd’hui un peu partout au Mali avec le faible niveau des diplômés et surtout le recrutement des compétences venues des pays voisins pour occuper les différents postes stratégiques des organisations non gouvernementales au détriment de la jeunesse malienne.

Ne pas faire quelque chose pour la jeunesse dans cette situation serait une trahison qui ne dit pas son nom. Certes, l’Etat traverse une crise de trésorerie, mais une rencontre familiale entre IBK et le Collectif des syndicats de l’éducation à Koulouba pourrait sans nul doute désamorcer cette bombe qui risque non seulement de créer une année blanche, mais aussi handicaper toute une génération.

Depuis le lundi dernier, l’AEEM a décidé de faire sortir toutes les écoles privées du Mali pour 72 h. Une alerte au gouvernement que toute autre chose en dehors de la gestion de la crise scolaire n’est pas forcément une priorité.

Le paradoxe est que le gouvernement fait comme si rien ne se passe. Le PM continue son spectacle médiatique dans les régions au nom des lancements des projets de développement qui ne verront réellement des impacts qu’avec une ressource bien formée. En un mot le PM fuit les problèmes à Bamako pour des missions peu productives.

Malgré l’attitude du gouvernement, aucun ministre n’a été jusque-là interpellé à l’hémicycle par les députés sur la question. Dans un pays où l’éducation n’est pas une priorité, l’avenir n’est plus sombre, il est proprement enterré.

 

  1. Y.Doumbia

Source: indicateur du renouveau

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