Académie africaine des langues : SUR DE NOUVELLES BASES

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine, Oumar Daou a présidé hier la cérémonie d’ouverture de la réunion scientifique et technique de l’Académie africaine des langues (ACALAN).

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La rencontre de deux jours qui se tient au siège de l’ACALAN à Hamdallaye ACI 2000, regroupe d’éminentes personnalités d’Afrique et d’Europe. Elle vise à examiner les activités de l’ACALAN, en tenant compte de son plan d’action ; assister le secrétariat exécutif dans la préparation du programme d’activités de l’Académie et de sa mise en œuvre.
Participent à la réunion le président de l’assemblée des Académiciens, les chefs des structures de langues nationales et les présidents des commissions de langues transfrontalières véhiculaires, des spécialistes ou représentants d’institutions ou organisations comme l’UNESCO et l’OIF, des représentants d’organisations de la société civile africaine et internationale.
Premier à s’exprimer, le président de l’assemblée des Académiciens de l’ACALAN, le Pr Ayo Bamgbose a insisté sur la nécessité de combler le vide à la tête de l’institution, qui n’a toujours pas de secrétaire exécutif confirmé à ce jour. Selon Bamgbose, la question de financement constitue un grand challenge auquel il faudra nécessairement apporter une réponse.
L’ancien secrétaire exécutif de l’ACALAN, Adama Samassékou a, dans son intervention, exprimé son émotion de retrouver des amis autour de la table présents à cette réunion scientifique et technique. Aux dires de l’ancien ministre, l’Académie a traversé une situation assez difficile, du fait que des partenaires comme l’UNESCO, la Francophonie, l’Union académique internationale avaient fini par douter d’elle.
« Je suis très heureux de constater la présence du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, à l’ouverture de la rencontre. Cela montre l’importance que le Mali accorde à cette institution, pour montrer que notre pays tient absolument à ce que cette institution se développe et devienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, cet instrument privilégié pour la renaissance africaine », a soutenu Adama Samassékou.
Pour lui, l’année 2016 coïncide non seulement avec le 10ème anniversaire de la naissance de l’ACALAN mais aussi rappelle la prise de beaucoup de décisions au niveau continental dont la Charte révisée de la renaissance culturelle africaine, le plan d’action linguistique pour l’Afrique, la déclaration de la deuxième décennie de l’éducation en Afrique, la décision importante d’établir le lien entre la culture et l’éducation et d’assurer la refondation du système éducatif avec l’accompagnement de l’ACALAN, etc. Toutes ces grandes décisions ont constitué, pour l’Union africaine, un véritable tournant vers la mise en œuvre de la renaissance africaine, a-t-il indiqué. « Je suis heureux que nous puissions, ici à l’ACALAN, célébrer cet évènement et je souhaite qu’au cours de nos échanges, nous allons revisiter ces grandes décisions en particulier celle qui concerne le plan d’action linguistique pour l’Afrique et la nécessité de mettre en route des politiques linguistiques qui correspondent aux aspirations des populations africaines », a conclu l’ancien secrétaire exécutif de l’ACALAN.
Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine a affirmé qu’aucun pays ne peut se développer sans ses langues.
C’est pourquoi, a rappelé Oumar Daou, le gouvernement a adopté le 3 décembre 2014, le document de politique linguistique du Mali faisant ainsi des langues nationales des outils de développement dans toutes les sphères de la vie publique, politique, économique, culturelle et administrative.
Oumar Daou a espéré que cette réunion scientifique et technique de haut niveau sera une occasion pour les spécialistes des langues de mener une fois de plus, une analyse approfondie sur la problématique des langues en Afrique et de statuer sur les grands projets structurants de l’ACALAN. Oumar Daou a assuré de la disponibilité et du soutien du gouvernement à œuvrer pour l’atteinte des objectifs de l’ACALAN, à savoir la promotion et la valorisation des langues africaines.  « Mon pays, le Mali, est fier d’abriter cette institution spécialisée de l’Union africaine. Je demeure convaincu que les résultats auxquels vous parviendrez contribueront davantage à faire de nos langues de véritables vecteurs de développement, d’intégration et de cohésion sociale dans nos sociétés qui ont tant besoin aujourd’hui de paix et de sécurité », a-t-il estimé.
À rappeler que les statuts de l’ACALAN adoptés lors du sommet des chefs d’État et gouvernement de l’Union africaine, tenu à Khartoum en janvier 2006, prévoient l’existence du Comité scientifique et technique qui exerce des fonctions consultatives. Il est responsable devant le conseil d’administration.
Conformément à l’article 14 des statuts, ce comité exerce les fonctions suivantes : aider le secrétaire exécutif pour la préparation du programme d’activités de l’ACALAN ; donner des avis au conseil d’administration et au secrétaire exécutif sur des questions techniques spécifiques portées à son attention ; donner des avis sur la mise en œuvre des activités de l’Académie ; donner tout autre avis à la demande du conseil (ou du secrétaire exécutif) et adopter son règlement intérieur.
M. SIDIBÉ

 

 

Source: essor

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