Doctrines: LE DEVOIR DE SOLIDARITÉ

Les différences entre individus au sein d’une même communauté sont une réalité qu’aucun courant de pensée n’a contestée tout au long de l’histoire.

coran fragments religion musulman

De nombreuses théories ont été élaborées sur la régulation des rapports entre les hommes dans la société, disséquant les rouages de l’économie, apportant des explications aux divers phénomènes d’interactions qui jalonnent l’existence. La présence de riches et de pauvres dans la société est notamment présentée par certains comme un facteur nécessaire pour maintenir les éléments du progrès et de la concurrence. Autrement, il n’y aurait, selon les tenants de ces thèses, aucune émulation ou ambition au sein de la communauté. La course aux biens de ce monde ainsi ouverte laisse peu de place aux considérations sociales, à l’homme qui est au cœur des enseignements de la religion musulmane.
Les oulémas indiquent à ce propos que face à cette omniprésence de la compétition, « le musulman se doit de regarder autour de lui et de porter aide et soutien à ceux qui en ont besoin, qu’ils soient ou non de ses proches ». Il est aussi rappelé que la religion musulmane est toute orientée vers des actes concrets, privilégiant les principes de fraternité et de solidarité.
Dans ces recommandations, l’accent est mis sur l’usage que fait l’homme des biens dont la garde lui est confiée pendant un certain temps en ce bas monde par le Tout Puissant. Il est dit à ce propos dans les Révélations : « Croyez en Dieu et en son Messager et dépensez de ce dont il vous a donné la lieutenance. Ceux d’entre vous qui croient et dépensent pour la cause du Très Haut auront une grande récompense ». (57:7) Les oulémas évoquent à ce sujet la portée des aumônes, facultatives, mais conseillées en islam, destinées aux nécessiteux.
Mais l’élément central en la matière est la nécessité d’acquitter l’aumône légale sur les biens des fidèles musulmans, au bénéfice des moins nantis. Cet acte de bienfaisance, érigé en pilier de la religion, est aussi symbole de purification des biens du fidèle. « Par l’âme et la puissance qui l’a harmonieusement façonnée, qui a donné la notion du bien et du mal, celui qui se purifiera sera heureux, et celui qui se souillera sera réprouvé », est-il rappelé (91:7). L’exhortation en avait été faite ainsi au Messager (PSL) « Prélève sur leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et les bénis, et prie pour eux ». (9:103). Cette mission sera rappelée en maintes occasions. « C’est Lui (le Souverain) qui a envoyé à des gens sans Livre, un Messager des leurs, qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la sagesse, alors qu’auparavant, ils étaient plongés dans un égarement profond ». (62:2)
La prescription de cette aumône légale remonte, selon les oulémas, aux premières années de l’émigration du Guide de l’islam. Acte destiné à faire régner la solidarité au sein de la communauté musulmane, son acquittement est régi par des règles bien définies, car le Tout Puissant n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Cependant il est rappelé ces propos du Messager selon lesquels « la foi et l’avarice ne peuvent jamais s’unir dans le cœur d’un croyant ».

A K. CISSE

 

 

 

Source: essor

Suivez-nous sur Facebook sur