Doctrines, Jeûne et spiritualité : Multiplier les invocations tout au long du Ramadan

L’Imam Al-Ghazali était un érudit qui a laissé à la postérité de nombreux ouvrages, couvrant entre autres, les domaines de la recherche de la connaissance, de l’éthique, du droit et de la théologie. Dans un de ses traités relatifs aux aspects spirituels du jeûne, il définira la période de jeûne du ramadan dans sa mystique comme « un mois dont le début est miséricorde, le milieu pardon et la fin affranchissement de l’enfer ». L’accent est cependant mis sur le constat selon lequel tout le ramadan est un temps de miséricorde, de pardon et d’affranchissement de l’enfer. Pour les exégètes, face à l’ampleur de la miséricorde du Tout-Puissant, il convient pour le fidèle de considérer qu’aucune seule partie du mois ne réunit une de ces spécificités à l’exclusion des autres. Le croyant est ainsi convié tout au long du ramadan à multiplier les invocations visant à obtenir tout aussi bien la miséricorde, le pardon, que l’affranchissement de l’enfer et l’admission au paradis. Il est dit en ce sens dans le Livre sacré : « Et quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi… Alors Je suis tout proche : Je réponds à l’appel de celui qui Me prie quand il Me prie. Qu’ils répondent à Mon appel, et qu’ils croient en Moi, afin qu’ils soient bien guidés ». (2:186).


Le jeûne du mois de ramadan, bien qu’étant partagé par toute une communauté, n’en est pas moins acte purement intérieur. Les oulémas exhortent dans cet esprit les fidèles à s’inspirer de l’exemple des pieux prédécesseurs, pour qui le jeûne consiste pour le cœur à s’abstenir des préoccupations mondaines, afin d’être entièrement tourné vers le Tout-Puissant. Ils exhortent à ne point perdre de vue le hadith selon lequel : ″combien de jeûneurs ne reçoivent de leur jeûne que faim et soif″ du fait de l’ostentation, de la dispute, des méfaits de la langue, entre autres, travers humains. Pour l’imam, après la rupture du jeûne, le fidèle doit ressentir la crainte et l’espoir de l’agrément de son jeûne.
Dans les exhortations à rechercher l’agrément du Très-Haut, il est dit dans le Saint Coran : « C’est à Allah qu’appartiennent les noms les plus beaux. Invoquez-Le par ces noms et laissez ceux qui profanent Ses noms : ils seront rétribués pour ce qu’ils ont fait. » (7:180) Il est rapporté dans cet esprit, qu’un jour, le Messager (PSL) était assis dans la mosquée, quand un homme entra, effectua une prière puis dit : « Mon Seigneur, pardonne-moi et accorde-moi Ta miséricorde ». Il sera interpellé sur ces entrefaites par Le Messager qui lui dit : « Tu es trop pressé, ô prieur ! ». Quand tu termines ta prière, tu t’assoies puis tu loues Allah comme Il le mérite puis tu pries pour moi avant d’invoquer ». Les théologiens ne manquent point ainsi de faire rappel de cette recommandation dans les assemblées de fidèles : « Quand l’un de vous a fini de prier, qu’il commence par louer Allah puis qu’il prie pour le Prophète avant de demander (à Allah) ce qu’il veut ».
« Et invoque ton Seigneur en toi-même, en humilité et crainte, à mi-voix, le matin et le soir, et ne sois pas du nombre des insouciants. » (7:205)

A. K. CISSé

Source: L’Essor- Mali

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