Diéma : Le prix du mouton prend l’ascenseur

À quelques jours de la fête de Tabaski, le prix du mouton a grimpé illico dans le Cercle de Diéma. C’est difficile de comprendre que dans cette zone d’élevage par excellence, les moutons soient vendus aussi chèrement.

Cette année, avec la fermeture des frontières liée à la maladie de Covid-19, de nombreux marchands de bétail n’ont pas pu conduire leurs troupeaux au Sénégal, en Guinée ou en Mauritanie. C’est pourquoi, toutes les grandes foires hebdomadaires du Cercle de Diéma regorgent de moutons. Malgré cette abondance, le prix du bélier est compris entre 80.000 et 100.000 Fcfa. Les plus dodus sont vendus entre 175.000 et 200.000 Fcfa voire plus.

La raison fondamentale évoquée par la plupart des éleveurs porte sur les charges liées à l’entretien des animaux, surtout avec la sécheresse qui a sévi cette année dans la localité. D’autres personnes achètent des moutons pour les revendre à des coûts élevés.

Salim Diawara est le président du conseil communal de la jeunesse de Béma. Selon lui, la cherté du mouton est l’une des conséquences de la sécheresse qui avait appauvri les pâturages et asséché tous les puits et les points d’eau dans la zone. Il a acheté 15 moutons qu’il compte revendre dans une foire hebdomadaire avec un maximum de bénéfices.

Baba Ly, 1er adjoint au maire de la Commune rurale de Guédébiné, précise que les marchands achètent beaucoup de moutons aux villageois pour les revendre à des prix exorbitants dans les grandes villes comme Bamako. Sans oublier que cela peut créer de problème sur place. à Guédébiné par exemple, le prix du mouton commence à 80.000 Fcfa, quelque soit sa masse corporelle. «C’est à prendre ou à laisser», lance un marchand de moutons, maniant son bâton pour réorienter son troupeau en débandade.

Chaque année, Bougary, le plombier, achète deux béliers. Il immole l’un et conserve l’autre jusqu’à la prochaine fête de Tabaski. Mais compte tenu de la cherté du ruminant, il compte en acheter seulement un.

Le 2è adjoint au maire de Fassoudébé, Iby Kah, n’est pas confronté au même problème. à chaque fête de Tabaski, cet éleveur peulh choisit directement dans ses troupeaux le bélier qui lui convient. Il évoque le coût élevé du mouton à Fassouébé, à telle enseigne, qu’il qualifie d’exceptionnelle cette année. Madou achète des moutons pour lui-même et certains membres de sa famille, une semaine à l’avance. Mais il préfère attendre trois ou deux jours avant la fête dans l’espoir que les prix vont baisser.

Le village Diangounté Camara pourrait être une exception ? à en croire Maïlé Sacko, marchand de bétail, le prix du bélier est abordable ici. «Le mouton âgé d’un an est vendu à 55.000 Fcfa, celui de 3 ans à 100.000 Fcfa», détaille-t-il, en ajoutant que certains éleveurs peulh ou maure peuvent venir avec 100 têtes. Les clients, quant à eux, viennent principalement de Kayes et Bamako pour se ravitailler pendant la foire hebdomadaire qui a lieu chaque vendredi.
Certains pensent que l’opération de vente promotionnelle de moutons organisée par le gouvernement doit concerner également les zones rurales où la plupart des gens sont pauvres.

Ouka BA
Amap-Diéma

Source : L’ESSOR

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