Programme de gestion des migrations au Mali: le comité de pilotage tient sa session inaugurale

La première réunion du Comité de Pilotage du projet de Renforcement des capacités dans la gestion et la gouvernance des migrations pour le retour et la réintégration durable au Mali, dans le cadre de l’Initiative du Fonds fiduciaire de l’UE et de l’OIM pour la protection et la réintégration des migrants, s’est tenue hier jeudi 22 mars, au ministère des Maliens de l’extérieure et de l’intégration africaine.

La réunion était co-présidée par le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Dr Abdramane Sylla, et l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain HOLLEVILLE.
Il s’agissait au cours de cette première assise, d’échanger entre parties prenantes du projet pour renforcer le rôle de l’Etat dans la gestion des flux migratoires ainsi que sa capacité à répondre à des situations de détresse survenant parmi les migrants maliens.
Ce projet est le fruit de négociations entre l’OIM et l’Union européenne, initiées lors du Sommet de La Valette sur la Migration tenu en novembre 2015 à Malte, en présence des Chefs d’Etats et de Gouvernements de nombreux pays d’Afrique.
A la suite de ce sommet, l’UE a décidé, à travers son Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique, d’octroyer une enveloppe de 100 millions d’euros (environ 66 milliards FCFA) à 14 pays africains (Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Tchad) en vue d’améliorer la gestion des migrations dans ces pays.
Au Mali, les financements du Fonds fiduciaire d’urgence viennent en complément des appuis existants de l’UE à notre pays, notamment à travers le Fonds européen de développement (FED) qui s’élèvent pour leur part à 615 millions d’euros pour la période de 2014-2020 (plus de 400 milliards de FCFA). Ce qui fait que l’UE est depuis un partenaire actif au côté du Mali et les nouveaux financements ne font que conforter ces engagements y compris dans des domaines nouveaux.
Ainsi 10 projets ont été approuvés pour le Mali en 2016 et 2017 au titre du Fonds fiduciaire pour un montant total de 181,5 millions d’euros, soit environ 119 milliards de FCFA.
C’est dans ce contexte, a justifié l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali, Alain HOLLEVILLE, que le programme « Gestion des migrations » a été adopté par le Comité opérationnel du Fonds en décembre 2016.
Doté d’un montant de 15 millions d’euros (9,8 milliards de FCFA) et mis en œuvre par l’OIM et par la coopération espagnole, ce projet vise à contribuer au renforcement de la gestion des migrations au Mali.
Le programme, selon le diplomate européen, fait également partie d’une initiative et d’un partenariat entre l’UE et l’OIM dans 14 pays de la région incluant des contributions spécifiques de l’Allemagne (48 millions d’euros) et de l’Italie (22 millions d’euros) pour un budget total indicatif de 140 millions d’euros, soit 90 milliards de FCFA.
Cette initiative, à en croire le chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali, a été lancée afin de renforcer la gestion des migrations et de répondre à la nécessité urgente de protéger et de sauver la vie des migrants le long des routes migratoires en garantissant que le processus de migration soit plus sûr et mieux géré et que les droits des migrants soient respectés.
En évoquant le projet « gestion des migrations », le ministre des Maliens de l’extérieur a indiqué qu’il représente un programme ambitieux qui doit permettre de soutenir notre pays dans le renforcement de ses capacités dans la gestion des migrations mais surtout de sauver nos compatriotes qui tentent l’aventure en empruntant souvent les chemins les plus périlleux au risque de leurs vies.
Partageant le sentiment de son prédécesseur, selon lequel il est urgent d’agir, le Dr Abdramane Sylla a répondu que le gouvernement, conformément aux instructions du Président de la république, qui veut qu’une attention particulière soit portée aux migrants en détresse, déploie des efforts et s’engage pour la réussite et la durabilité du projet.
Convaincu que les défis imposés par la migration irrégulière dominent l’agenda international des Etats, il a rassuré que notre pays a développé des stratégies concrètes couvrant toute la dimension du phénomène.
Une volonté qui s’est manifestée à travers un cadre institutionnel mis en place. Lequel s’est caractérisé par l’installation de 14 antennes d’accueil, d’information et d’orientation des Maliens de l’extérieur au niveau des frontières.
Le ministre Sylla n’a pas manqué aussi de faire part de ses préoccupations face au départ de milliers de bras valides. Voilà pourquoi, il a annoncé la conception et la mise en œuvre de plusieurs projets en cours qui vont permettre, dans les jours à venir, à retenir quelques 170 jeunes en place. Sans compter également d’autres projets qui pourront résoudre le problème d’employabilité et de réintégration des centaines de Maliens de retour de la Libye et d’Algérie.

Par Mohamed D. DIAWARA

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