IMMIGRATION AMERICAINE : Plus de 800.000 jeunes sans-papiers pourraient être expulsés

Donald Trump vient encore de frapper. Comme à l’accoutumée, son programme de société ne consiste qu’à démanteler tout ce que son prédécesseur Obama a mis en place. C’est le cas de la loi ou décret protégeant plus de 800.000 citoyens étrangers en situation irrégulière mais dont le statut tendait à légitimer leur présence en terre américaine. Qu’advient-il de ces nombreuses personnes après que Trump a décidé de révoquer leurs droits de résidence ?

migrant-africaine-diaspora-algerie-refoule-rapatrier-expulsion-malien

L’ancien président, Barack Obama, qui jouit encore d’une grande popularité s’en émeut d’autant plus qu’il s’agit d’une question cruciale: une réinsertion sociale des personnes qui fuient pour de multiples raisons, leurs pays d’origine. Obama juge incohérente une politique ségrégationniste en dénonçant cette décision qu’il qualifie de « cruelle ». Plusieurs organisations dénoncent les prises de positions « brutales » de Monsieur Trump, lui même pourtant descendant de parents immigrés.
L’Amérique c est le pays des immigrés, peut-on entendre dire. Pour les grands hommes d’Etat de cette nation arc-en-ciel (USA), on citerait avec honneur Abraham Lincoln, un fervent défenseur des droits des minorités, l’histoire des États-Unis est à construire en allant de l’avant. Le lutte contre l’exclusion raciale, l’intolérance et l’injustice sont des maux qui ont longtemps traumatisé les Américains, quelle que soit leur origine. Si un politologue de l’époque du Tsar, déclarait que « tout dirigeant a un maître incontournable, c’est l’histoire et la vérité de l’histoire », Il faut savoir que pour une nation chargée d’histoires comme les USA, la tempérance et la pondération avant chaque prise de décision sont des valeurs indéniables.
On ne dirige que pour le bien des peuples. C est Pourquoi, l’histoire de cette grande nation retiendra des figures de proue comme Georges Washington ou surtout l’emblématique Martin Luther King dont le discours unificateur (I have a dream) avait drainé, le 28 août 1963, une foule immense des Américains épris de Paix et qui revendaient plus de justice, au cours d’une marche pour la défense des droits civiques, à Washington. Les récents événements de Charlottes ville n’ont pas manqué de mettre à nu la vision débridée de l’actuel locataire de la White House.
Les condamnations sont venues de partout d’ailleurs, même de son propre camp. Un de ses Conseillers, M. Kenneth avait d’ailleurs remis son tablier de Conseiller sans remords. Et Cela ne surprend personne par exemple, qu’un policier se déclare récemment être heureux de dire: « Nous tuons seulement les Noirs ». Il le dit comme si c’était une prime à la politique de Trump qui catégorise les autres races pourtant américaines de droit, comme inférieures. Heureusement que la justice américaine garde encore intactes ses lois et sa clairvoyance, ce policier a perdu son emploi.
La vision politique trumpéenne sur le plan de la cohésion sociale se fissure au jour le jour. Et l’impact social de cette vision (ségrégationniste ?) laisse paraître des traces qui érodent moralement et psychologiquement le subconscient du citoyen américain ordinaire. Ce n’est qu’un début. Car avec la guerre psychologique déclarée entre Trump et Kim Jong de la Corée du Nord ne manquera pas d’aggraver l’impopularité de notre tonitruant Donald Trump.
Il faut peut-être ramener Trump à la lecture des mémoires du général De Gaulle, dirigeant français considéré comme l’un des derniers « grands hommes » politiques de l’humanité, pour comprendre que la « grandeur d’une Nation se mesure à l’aune de la confiance qu’un peuple voue à son dirigeant ». En politique, il faut savoir marquer les esprits et les cœurs des citoyens pour demeurer dans l’histoire. N’en déplaise à ceux qui estiment la seule raison de vivre d’un grand dirigeant, c’est de soumettre son peuple à son dictat. Ce qui malheureusement nous place souvent à l’opposé des dirigeants dignes des nations dits démocratiques où « le pouvoir c est le peuple, le souverain primaire ».
À l’évidence, en suspendant l’accès de plus de plus de 800.000 jeunes sans-papiers à la citoyenneté américaine, Trump se met à dos la Silicon Valley, ce fleuron économique qui fait la fierté américaine. Si hier, en effet, c’était à Apple de crier au scandale quand fut interdit l’accès sur le territoire américain des ressortissants de certains pays musulmans, aujourd’hui c’est toute la Silicon Valley qui s’insurge contre la fin du programme de protection des jeunes sans papiers. Nombreux d’entre eux arrivent aux states non pas en simples aventuriers, mais en véritables immigrants économiques qui voudraient se tester tant il est vrai que l’Amérique, c’est un véritable « domaine des savoirs ».
Bref, il n’y a plus qu’un sursaut d’honneur qui reste à l’Amérique: le rôle clé que jouent le Congrès et Sénat américains pour réguler et tempérer les ardeurs d’un dirigeant, fut-il dirigeant du pays le plus puissant de la planète: les États Unis d’Amérique. Où va donc l’Amérique de Donald Trump? Voilà la question que je vous pose et à laquelle, en tant que citoyens du monde libre, nous devrons donner une réponse.
Merci pour l’attention
Driss Senda
Journaliste Congo Brazzaville
Correspondance particulière

 

Source: lesechos

Suivez-nous sur Facebook sur