Humanisme espagnol : Les 630 migrants sont bien accueillis à Valence

Dimanche 17 juin 2018, le navire humanitaire, Aquarius, est arrivé au port espagnol de Valence avec à son bord 630 migrants ayant passé près d’une quinzaine de jours sur la Méditerranée suite au refus de l’Italie et de la Malte de les accueillir. Ce geste des autorités espagnoles est salutaire. Il montre leur degré d’humanisme et leur respect pour les droits de l’homme.

Après plusieurs semaines sur la mer, les migrants  fuyant les violences libyennes et refusés par l’Italie et la Malte sont arrivés hier matin au port espagnol de Valence au bord du navire humanitaire, Aquarius. Ce navire contenait des hommes, des femmes enceintes, des enfants et d’autres malades qui viennent de voguer durant une quinzaine de jours sur la Méditerranée sans provisions ni possibilités de soins. Arrêtés en pleine mer avec une météo désastreuse, nous ne pouvons jamais évoquer le degré des dangers qui menaçaient ces migrants. Le premier bateau arrivé, Dattilo, contenait 274 passagers, le second qui était un navire de la marine italienne  contenait 106 passagers. Le reste des 250 sont arrivés dans un troisième navire. Ils bénéficieront d’un mois de sursis en Espagne durant lequel ils se reposeront en attendant que leur demande d’asile soit prise en compte. Une fois arrivés, les prises en charge ont commencé par les médecins surtout de la Croix Rouge. Ces migrants ont été bien accueillis par toute la population valencienne à travers des pancartes sur lesquelles se lisaient les messages de bienvenues.

Ce geste humanitaire dont viennent de faire preuve les autorités espagnoles prouve à suffisance qu’elles sont au moins animées par un sentiment moral qui les exige à porter secours aux personnes en danger. Ce n’est pas parce que ces hommes, femmes et enfants ont tenté de violer des frontières qu’il faut les laisser périr sur la mer. L’humanisme exige que nous agissions « de façon à traiter l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne des autres, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen», disait Emmanuel Kant. Ce geste est alors hautement respectable envers les droits de l’homme.

Rappelons que la France et l’Italie se sont penchées sur cette question migratoire le vendredi 15 juin. Après une période que nous pourrons qualifier de mésentente entre la France et l’Italie suite à leur divergence de vues sur la gestion des migrants, une période d’accalmie est en phase de s’installer suite à ce tête-à-tête entre Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Giuseppe Conte à l’Élysée.  « La bonne réponse [à l’immigration] est européenne, mais les solutions actuelles sont inadaptées », dixit Emmanuel Macron. Aux dires de celui-ci, la solidarité entre la France et l’Italie voire entre les pays de l’UE a toujours été mal négociée. Il convient alors de la renégocier afin de partir sur de nouvelles bases.  Les deux hommes, Emmanuel Macron et Giuseppe Conte, se sont convenus sur cette solidarité bilatérale entre leur État, car, disent-ils, la question de la migration est un problème pour tous et mérite des solutions d’ensemble afin d’éviter les nombreux drames liés à cette pratique. La création des centres pour migrants a été envisagée par les deux hommes.

L’Espagne n’a pas attendu toutes ces concertations, ces théories qui risquent de ne jamais voir le jour en pratique pour agir. Dans certaines circonstances, l’action prime sur la théorie. Ces circonstances recommandent que nous agissions pour ensuite réfléchir sur les démarches à adopter pour bien finir le travail entamé. Le phénomène migratoire est un phénomène mondial et historique.

Fousseni TOGOLA

 

Source: Le Pays

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