Yoro Diallo : une longévité à toutes épreuves

L’homme a de multiples noms : Yoro Diallo, Wassada Djinè, Tièkorobani ou encore Kônô boro Tiki. Tous pour magnifier sa persévérance et son savoir-faire. Yoro Diallo, le virtuose du kamalén n’goni, n’a pas fini de faire parler de lui. Il est originaire du Wassoulou, précisément de Wassada, un village situé dans le cercle de Yanfolila, région de Sikasso.

Disparu de la circulation depuis quelques années, parce qu‘il s’occupait de sa mère, récemment décédée à l’âge de 110 ans, et aussi à cause de son projet d’agriculture dans son village natal, Yoro Diallo compte lancer son nouvel opus très bientôt. « J’ai déjà fini mon nouvel album. J’attends la nouvelle année pour préparer son lancement », dit-il. Yoro Diallo est connu dans le monde entier grâce à un célèbre instrument de musique du Wassoulou, le kamalén n’goni. Un instrument qui servait dans le temps à accueillir les jeunes braves au début de l’hivernage. Cet instrument à 6 cordes est pour Yoro plus qu’une vocation, c’est un don qui s’est manifesté dès sa plus tendre enfance. Compositeur et interprète à la voix chaleureuse, Yoro Diallo a été le premier à rénover le kamalén n’goni, en l’accompagnant avec des instruments modernes. Cqui lui a donné toute sa célébrité actuelle. Malheureusement, le maestro regrette aujourd’hui d’assister à la disparition de son instrument favori. « Il n’y a plus personne qui joue de cet instrument actuellement, le n’goni perd son sens et commence à disparaître. La relève m’inquiète. Le kamalén n’goni est un instrument à 6 cordes, maintenant les jeunes le jouent à 7 ou 15. Pour moi, ça c’est la kora, non le n’goni. Ces deux instruments sont très différents. Lkora est instrument des griots qui vient du Mandé », déplore-t-il. Yoro explique que le kamalén n’goni a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. « Cet instrument m’a beaucoup apporté. Je viens de perdre ma mère, il y a deux mois, et par la grâce de Dieu elle n’a manqué de rien. J’ai pu subvenir à tous ses besoins grâce au n’goni. J’étais très proche d’elle, parce que j’ai perdu mon père dans mon enfance. C’est pourquoi tu n’écouteras jamais aucune de mes chansons sans entendre son nom, Djénèba ». Yoro Diallo appelle les Maliens à la paix et à la générosité. « J’aime bien être généreux. Dans la vie, il ne sert à rien de gagner des millions si ton entourage ne peut pas en profiter ».

Source : Journal du Mali

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