Des réfugiés maliens impressionnent au Salon de l’artisanat (SIAO) au Burkina.

Au Kilimandjaro, le pavillon climatisé du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), le plus grand rendez-vous africain en la matière, les réfugiés maliens du Burkina exposent fièrement à leur stand depuis le 26 octobre leur savoir-faire.

Bracelets, bols décoratifs, boites à bijou ou à thé, boucles d’oreille, lampes… ce sont là autant d’objets nés de mains de réfugiés maliens artisans, qui s’offrent au public curieux du Salon.

Ces créations, venues de sites où sont installés les artisans – Dori (Nord-est du Burkina), Djibo (Nord) ou le village artisanal de Ouagadougou – sont mis en lumière le temps du SIAO qui se tient du 26 octobre au 4 novembre.

Au stand, avec sourire, convivialité et passion, Toussaint Dossa, détaille inlassablement aux visiteurs les œuvres exposées et leurs spécificités.

Ces derniers découvrent notamment que la fabrication des bracelets en bronze, cuivre ou aluminium de différents formats, martelés ou non, dont l’intérieur est parfois garni de cuir (certaines femmes étant allergiques au métal), peut aller de plusieurs heures à deux jours. Ou encore qu’il faut deux à quatre jours plein de travail pour confectionner une boîte à bijou, selon le format.

Ces objets sont produits en solo ou en équipe ; c’est le cas par exemple quand l’un des artisans est spécialisé dans le métal et l’autre le cuir. Le temps de production dépend du matériau utilisé et de la rapidité de l’artisan ou de l’équipe.

Tous les produits des artisans réfugiés exposés (et en vente) au SIAO viennent donc d’une personne ou d’un site (Dori, Djibo, village artisanal de Ouagadougou). Ils ont été enregistrés et étiquetés dès le départ, à la fin du Salon un point minutieux sera fait.

Toussaint Dossa est le chargé de production et de contrôle qualité des produits, dans le cadre du projet Design for Peace, issu d’une collaboration entre le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’association Afrika Tiss.

Ce projet vise à favoriser l’autonomie d’artisans réfugiés maliens, installés pour la plupart au Burkina Faso depuis 2012.

Par ce projet, le savoir-faire des artisans réfugiés est enrichi par les compétences de designers européens, à travers un programme global de formations. Et les produits artisanaux issus de cette collaboration sont vendus sur des marchés régionaux ou internationaux.

Les premiers bénéficiaires de ces ventes, assure Toussaint, sont les réfugiés, qui avec leurs revenus, peuvent améliorer leur insertion socio-économique dans leur pays d’accueil.

Bien des réfugiés étaient déjà des artisans, chez eux au Mali. D’autres, étaient auparavant bergers et se sont reconvertis dans le cadre du projet.

Le Burkina abrite actuellement plus de 24.500 réfugiés maliens ayant fui leur pays à la faveur de la crise armée et sociopolitique déclenchée en 2012. Ils vivent, pour la plupart, dans les camps de Goudebo (Dori) et Mentao (Djibo), dans le Nord du pays.

 

koaci.com

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