Crise sociopolitique : Pour qui sonnera le glas?

J’ai appris avec consternation l’échec des échanges entre le Président la République et le Mouvement M5-RFP ce 5 juillet 2020. Les répercussions de cet échec pourraient être l’installation d’une instabilité politique chronique qui n’aura pas eu son pareil dans la jeune histoire de notre démocratie.

Les démarches engagées par la CEDEAO soutenues par l’Union africaine, l’Union Europénne, les Nations Unies et même par la France, auront été vaines. Aucune de leurs propositions n’aura été acceptée.

Le Président de la République aurait renvoyé le M5-RFP à la majorité présidentielle, qui, elle même, n’est détentrice d’aucune autorité publique.

Les deux parties se sont tourné le dos sans aucune concession. Ce qui nous renvoie à la position de départ.

Pour qui une telle situation est elle avantageuse ? Pas pour le pays en tout cas!

A quelque chose malheur est bon. L’échec des échanges consolide les rangs de M5-RFP, qui commençaient à se lézarder du fait du refus d’une partie du mouvement de s’engager dans les discussions avec le pouvoir.

Le M5-RFP pourrait unanimement revenir à sa position de départ demandant le départ pur et simple du régime.

Si tel est le cas, il ne se trouvera plus personne, ni à l’interne ni à l’extérieur pour soutenir une quelconque négociation.

Chaque camp va désormais se retrancher sur ses positions et essayer de rassembler le maximun de soutiens au sein de l’opinion.

Les positions se sont cristallisées, la confiance ne règne plus.

Que reste t il dès lors? Les rapports de force semblent être l’alternative.

C’est de là que s’installera l’instabilité.

Le M5-RFP misera désormais sur sa capacité de mobilisation.

Le pouvoir, lui, va utiliser son épouvantail de dissuasion.

Qui peut prédire l’aboutissement d’un tel scénario? Je n’ose même pas y penser. Que Dieu nous en préserve.

Nos partenaires vont ils laisser s’installer un tel état d’instabilité? Non! car cela pourrait réduire à néant leurs efforts et les sacrifices qu’ils ont consentis pour sortir notre pays de l’impasse.

A défaut de cette intervention, l’épreuve de force va s’engager. Le pays n’en sortira pas indemne.

Il faut savoir raison garder! Il faut se faire des concessions mutuelles sans perdre la face, pour l’amour de notre pays. L’orgueil nous menera droit dans le mur!

 Cheick Sidi Diarra

Source: Journal le Pays- Mali

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