Crise sociopolitique : De magistrats pour étouffer la contestation ?

Après la répression aveugle et sanglante, le président Ibrahim Boubacar Kéïta semble opter pour la voie de la justice pour étouffer le mouvement de contestation qui ébranle son pouvoir.

 

A Kayes, trois militants du M5-RFP – Abdoulaye Keita, Maïmouna Gadjigo et Ali Dougnon – ont été placés sous mandat de dépôt suite à une altercation avec une employée de la Mairie de la commune urbaine de Kayes. Le procès est annoncé pour le 1er septembre prochain.

Au Tribunal de Grande Instance de la Commune I de Bamako, quatre contestataires ont été condamnés, le 4 août au terme d’un procès expéditif, à 45 jours de prison ferme. En commune II, l’un des jeunes leaders du M5-RFP connu pour son engagement et sa détermination, Ousmane Traoré, a écopé d’une peine de 6 mois d’emprisonnement.

Main lourde de la justice pour de simples infractions de police

Le tribunal de grande instance de la commune VI a infligé 6 mois de prison avec sursis à Ibrahim Dao et Mohamed Kanté pour troubles à l’ordre. Notre confrère Yacouba Coulibaly, directeur de la radio Siguida et Monzon Diarra  ont été relaxés par le tribunal.

L’ancien ambassadeur, Cheick Sidi Diarra, juge ces condamnations comme « la main lourde de l’appareil judiciaire contre la jeunesse du M5-RFP pour de simples infractions de police ».

Ces condamnations expresses annoncent les couleurs. On ne devrait pas être surpris d’entendre dans les prochains jours des ‘’montages’’ visant décapiter le mouvement de contestation. Certes, oui à la justice ! Mais non à une justice instrumentalisée et ses décisions téléguidées !

Chiaka Doumbia

Source: Le Challenger

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