Covid-19 : Les soirées de lutte traditionnelle du ramadan n’auront pas lieu cette année

Les traditionnelles soirées de lutte pendant le mois de ramadan avaient bien démarré, la première soirée du mois de jeûne, ont été suspendues, compte tenu des mesures prises par les autorités pour enrayer la propagation du Covid-19, notamment l’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes.

 

Les autorités administratives ont invité les jeunes à sursoir à cette activité. Les jeunes ont accepté mais sont tous déçus de cette situation.

La lutte traditionnelle est l’une des activités traditionnelles les plus prisées par les populations de Ténenkou. Ici, elle suscite passion et engouement. Chaque année, tout au long du mois de ramadan, les jeunes hommes issus de la communauté des « rhimaïbé » des quartiers Ouro Ameri et Loumorde s’affrontent tous les soirs.

Malgré le fait que ces compétitions se déroulent pendant le carême, elles mobilisent énormément de monde. Plus qu’un jeu, ces soirées de lutte sont des moments de communion où l’on retrouve toutes les générations parmi les spectateurs (hommes, enfants et jeunes filles) qui chantent et font les louanges des lutteurs pour les galvaniser.

Il n’y a ni trophée, ni prime pour les lutteurs mais le lutteur peut gagner la notoriété, la gloire qui lui permettront d’être cité chaque fois qu’on parlera de lutte traditionnelle dans la ville. C’est pour cela que tous les lutteurs mettent tout en œuvre pour gagner le maximum de combats.

Des marabouts et des charlatans en tout genre sont fortement sollicités par les lutteurs et leurs parents en cette période parce que personne ne souhaite être la risée des autres.

C’est la première fois, depuis plus de cent ans, que la lutte traditionnelle du mois de ramadan ne se tient pas. Même la crise sécuritaire qui frappe le cercle, depuis huit années, n’a pas eu raison de cette lutte traditionnelle que tout le monde connaît ici et appelle le « sipirowel ».

AS/MD

(AMAP)

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