Convocation de l’Imam Dicko: le Gouvernement se confond en excuses

Sous la pression de la rue, le Tribunal  de grande instance de la commune 5 du District a été contraint d’annuler sa convocation adressée à l’Imam Mahmoud DICKO consécutive à ses propos jugés subversifs, lors de son meeting du samedi dernier. L’audition initialement prévue au niveau de cette juridiction n’a finalement pas eu lieu.

Hier matin, la nouvelle de la convocation de l’Imam Mahmoud DICKO par le Procureur du Tribunal de la commune 5 a circulé sur les réseaux sociaux avant d’être confirmée par ses proches. « Nous venons de recevoir la convocation de l’Imam DICKO pour 10 heures au Tribunal », a nous précisé Mohamed Salia TOURE, membre de la Coordination des associations de soutien à l’Imam DICKO.

La convocation était consécutive, apprend-on, à la sortie de Mahmoud DICKO, lors de son meeting du samedi dernier, au Palais de la culture de Bamako où il a donné un ultimatum au régime de résoudre notamment la situation de l’école, de clarifier l’affaire des véhiculés blindés. « À partir du vendredi prochain, le peuple prendra en main son destin», avait prévenu le Guide religieux qui ne cesse de faire trembler le pouvoir.

Sur place, avant 10 heures, une poignée de partisans très déterminés a investi l’entrée du Tribunal. Les manifestants avaient à leur tête Issa Kaou N’DJIM, le porte-parole de la Coordination.  Pour ce dernier, le discours de l’Imam, lors de son meeting, était contre la gabegie, la corruption, la mauvaise gouvernance. C’est un message, pour lui, clair et sans équivoque. « Si le pouvoir pense nous intimider, il se trompe », a déclaré le porte-parole.   

En 30 minutes d’intervalle, on estimait à des milliers de personnes mobilisées pour exiger la libération de l’Imam qui n’avait en réalité pas répondu à la convocation. A l’aide des radios et des réseaux sociaux, l’appel a été lancé à tous les partisans de l’Imam de se retrouver devant le Tribunal. Les quatre coins du tribunal étaient tous pris d’assaut et les voies d’accès étaient toutes bloquées.

Le message des partisans de l’Imam DICKO était sans équivoque : « vous allez nous arrêter tous avec l’Imam. Trop c’est trop. Même demain, il dira ses vérités à ce régime incompétent». D’autres tenaient des affiches sur lesquels on pouvait lire « Nous sommes tous Mahmoud DICKO », « rien ne nous fera reculer».

Pour beaucoup de manifestants, la convocation de l’Imam DICKO est une erreur fatale. Pour eux, ils iront en prison avec l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali, si jamais il est arrêté. « Dieu est grand ». « Vive Mahmoud DICKO », « Abas IBK », scandaient-ils.

Plus le temps passait plus la foule des soutiens à l’Imam grossissait. Ce, alors que discrètement, le Tribunal se vidait progressivement de son personnel. Et aux environs de 11 heures, les premiers éléments de la Police dépêchés sur place ont été repoussés par les manifestants surexcités. Sous leur menace, les Policiers ont vidé les lieux sans demander leurs restes.

Quelque temps plus tard, le porte-parole de la Coordination, Issa Kaou N’DJIM informe la foule de l’annulation de la convocation. « Le gouvernement du Mali, à travers le ministre Tiébilé DRAME s’est rendu au domicile de l’Imam Mahmoud DICKO, afin de le supplier. Ainsi, la convocation a été retirée parce qu’ils ne sont pas en accord avec le Tribunal ».

Par ailleurs, il a confirmé que la marche du vendredi prochain est toujours maintenue. Toutefois, l’itinéraire fera l’objet d’une communication ultérieure, a-t-il précisé.   

En dépit de l’information donnée par le porte-parole de la Coordination des associations de soutien à l’Imam DICKO, l’Imam  s’est déplacé pour venir remercier la marée humaine sortie pour le soutenir et lui réaffirmer sa solidarité.

C’est vers 13 heures que Mahmoud DICKO, au bord d’une Toyota V8, arrive devant le Tribunal sous les acclamations de la foule. Puis, il a été escorté jusqu’à la mosquée de Baladabougou où il fait ordinairement ses prêches

Par Sikou BAH

Source: Info-matin

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