Bétisier

Alors que de nouveaux députés cimentent leur collégialité en défiant la maladie à Coronavirus, le Gouvernement, lui, est défié par le scepticisme qu’alimentent bla-bla relatifs à un vaccin expérimental anti COVID-19 au Mali.
Voici votre BÊTISIER du jour.

La connerie collégiale
Il parait que le Secrétariat Général de l’Assemblée nationale a décalé la première séance de l’institution au Centre international de conférence de Bamako, ce lundi, pour des raisons purement sanitaires. Il a tchangué une salle de 1 000 places pour permettre à nos très très honorables députés d’observer les mesures barrières contre le coronavirus. Donc, leur décalement au CICB visait à leur permettre d’observer la distanciation sociale. Le premier qui m’approche au-delà d’un mètre, je bouge. Telle devrait être l’arme redoutable entre les mains des élus de la Nation.
Mais, nos très très honorables députés ont oublié que le moindre de leurs faits et gestions est scruté à la loupe et interprété et pas toujours avec empathie. Ainsi, cimentés par les liens de nouveaux collègues, ils sont restés collés au CICB ; alors que le dispositif prévoyait de laisser un siège vide entre deux occupés. Au diable la distanciation sociale, le masque ! Si le COVID est garçon, qu’il s’en prenne voir à ces députés qui franchement s’exposent, exposent les autres à la maladie et s’exposent contre des contre-exemples dans la prévention et la lutte contre le Coronavirus. Et ça, ce n’est pas très honorable de la part d’honorables députés.

La cobayesation de la
population
Suite à la demande du Directeur du CVD-Mali, le ministre de la Santé et des Affaires Sociales écrit : ‘’En réponse à votre lettre dont l’objet et les références (V/Lettre 137/CVD-Mali du 24 Avril 2020) sont ci-dessus citées, vu l’urgence et la nécessité de la riposte nationale face à la Pandémie de COVID-19 au Mali, j’ai l’honneur de vous donner l’autorisation pour que le Mali soit retenu comme site de l’étude multicentrique international de l’OMS « SOLIDARITÉ : Essai international randomisé de traitements supplémentaires pour le COVID-19 chez les patients hospitalisés qui reçoivent les soins standards disponibles au niveau local à travers le CVD-Mali ». Comme à son habitude, le gouvernement a délivré une autorisation de test en toute opacité dans le dibi-dibi. Lorsque le pot aux roses est découvert, le gouvernement dont la première vertu est loin d’être la transparence se verse dans les explications difficiles et les justifications intenables.
Dans un autre document, le ministre de la Santé juge bon de préciser : ‘’il ne s’agit ni d’expérimentation de vaccin ni de tests d’administration de nouveaux médicaments aux patients maliens atteints de COVID-19’’.
Trop de bizarreries non ! D’abord le premier épidémiologiste du Mali jure, la main sur le cœur, qu’aucune expérimentation de vaccin n’est autorisée sur cette terre bénie du Mali. Ok, il n’y a pas de vaccin en expérimentation au Mali ; mais il y a un accord de faire du Mali un site multicentrique de l’OMS. À quelle fin ? Pour un ‘’Essai international randomisé de traitements supplémentaires pour le COVID-19 chez les patients hospitalisés qui reçoivent les soins standards disponibles au niveau local à travers le CVD-Mali’’. En remplaçant expérimentation par essai international, les rumeurs sont davantage crédibilisées. Surtout quand le même ministère la Santé panique et conforte les Maliens dans leur scepticisme face au discours officiel. Relevez la contradiction flagrante : ‘’il ne s’agit ni d’expérimentation de vaccin ni de tests d’administration de nouveaux médicaments aux patients maliens atteints de COVID-19’’ ; ‘’ (…) chez les patients hospitalisés qui reçoivent les soins standards disponibles au niveau local’’.
Il faut dire que dans un climat de méfiance et de défiance envers les autorités, les dibi-dibi et les kourtou-kourtou, ne sont pas pour arranger les choses. Jouons la transparence, a ban na !

 

Source: info-matin

Suivez-nous sur Facebook sur