Bakary Togola ne peut payer seul pour le régime IBK…

Bakary Togola le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) est en prison. Il lui est reproché un détournement de 9,462 milliards de ristournes au détriment des producteurs de coton. Il a suffi une dénonciation anonyme pour que Procureur passe à l’acte. Mais il prévient qu’il ne s’agit pas d’une « chasse aux sorcières. » Est à dire que Bakary Togola sera le seul inquiété dans cette procédure ? Que c’est déjà suffisant, voire trop que d’avoir mis à l’ombre, celui qui, ces dernières années a symbolisé le visage le plus hideux et le plus arrogant du Pouvoir IBK ? Celui qui n’est pas des leurs, mais un pauvre paysan parvenu au sommet et qui se prenait comme le pilier du système, qu’il faut livrer à la vindicte populaire pour assurer la survie du système de prédation en place ?


La clameur qui a accueilli la nouvelle de l’arrestation de Bakary Togola pourrait laisser croire au succès d’une telle approche du clan IBK. Mais il ne s’agira là que d’une illusion d’optique, un effet de manche qui ne résistera pas longtemps à la perspicacité des Maliens.
Personne ne devrait pleurer Bakary Togola, mais son sort judiciaire ne saurait être l’arbre qui cache la forêt. Ces complices dans cette affaire doivent le rejoindre le plus rapidement que possible.
Si Bakary Togola a pu se retrouver en prison du fait d’une dénonciation anonyme, les déclarations publiques du Chef de l’État, chef des Armées et du président de la Commission de défense de l’Assemblée nationale sur l’affaire des hélicoptères cloués au sol, doivent avoir une suite judiciaire aussi diligente que dans l’affaire des ristournes des producteurs de coton.
Il faudra à la justice malienne de donner suite à toutes procédures concernant le détournement des ressources de l’Armée dont les surfacturations de l’avion présidentiel et des équipements militaires.
Par ailleurs c’est l’occasion de rouvrir le dossier des détournements des ressources du monde rurale, des engrais frelatés aux tracteurs surfacturés. Il en sera de même des recettes douanières de 2018 près de 190 milliards évaporés du Trésor public.
Des assassinats ont été commis sur la personne d’un journaliste et d’une fillette albinos arrachée des mains de sa mère, le Mali attend que justice soit rendue
De tout cela il ne s’agira pas d’une chasse aux sorcières mais de rendre justice au nom du peuple. C’est à cette seule condition que l’arrestation de Bakary Togola sera acceptée.

Souleymane Koné, ancien ambassadeur

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