Au Mali, ”l’école des enfants de pauvres n’est pas une priorité pour le gouvernement”

Des milliers d’enseignants ont battu le pavé, mercredi 6 mars, à Bamako. Les enseignants signataires du 15 octobre 2016,  en grève depuis plusieurs semaines, entendent à travers cette manifestation amener le gouvernement malien à honorer ses engagements. Sur les dix points de revendication, sept ont fait l’objet d’accord dont un accord partiel. Malgré les blocages, les deux parties se disent ouvertes au dialogue.

«À bas l’injustice, vive la prime au logement…», ce sont là quelques slogans que scandaient les manifestants, munis d’écharpes rouges, de banderoles et de vuvuzelas. La marche parti de la place CAN s’est terminée aux pieds du monument Kwamé Krumah, avec la lecture du communiqué du syndicat.

Dans son communiqué, le porte-parole du syndicat a dénoncé le ”mépris”, la ”légèreté” et le manque de ”sérieux” du gouvernement lors des négociations.

Les revendications des enseignants visent à améliorer leurs conditions de vie et de travail. Les négociations entreprises avec le gouvernement a permis d’aplanir 7 points, dont un accord partiel conclu sur le point relatif à la prime de documentation. La commission de conciliation n’a pas permis de lever les blocages sur les trois points d’achoppement. Pour le syndicat, ”Le gouvernement du Mali a refusé de faire des propositions concrètes sur les trois points de divergence”. Alors que le ministère de l’Education appelle les grévistes à être ”flexibles et sensibles” à la situation des enfants.

Les différents acteurs de l’école, l’AEEM, les parents d’élèves, les autorités publiques craignent une blanche et exhortent les protagonistes à trouver un compromis pour sauver l’année.

Les 8 syndicats estiment leurs revendications à la portée des autorités. Le problème selon ces derniers, c’est que” l’école des enfants de pauvres n’est pas une priorité pour le gouvernement”. Le syndicat réaffirme son ouverture au dialogue et sa détermination à exiger la prise en compte de ses revendications, qui ont antérieurement fait l’objet d’accord entre les parties. Les revendications ne sont pas toutes de nature financière précise le communiqué.

Lors de sa récente sortie la ministre du Travail et de la fonction publique, Diarra Racky Talla a évalué l’incident des grèves de novembre à février, à plus de 5 milliards de CFA. Dans la foulée de cette série de grèves, le gouvernement a menacé de retenir les salaires des grévistes. Ils n’entendent pas obtempérer. ”Nous userons de tous les moyens légaux pour atteindre nos objectifs”, clament ceux qui ont trouvé un soutien politique de taille, en la personne de Oumar Mariko qui a plaidé lors de la marche pour une synergie des forces patriotiques avant de saluer le mérite et l’intelligence du syndicat qui, affirme-t- a résisté à la division. De la résolution des problèmes du monde enseignant dépendra la survie du gouvernement, selon l’opposant qui pourfend les autorités actuelles ( certains acteurs du mouvement democratique) d’avoir liquidé l’école publique par le biais des institutions financières internationales.

Aly BOCOUM

Maliweb

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